Texte de la réponse
Aux côtés des secteurs
de la production phonographique et de l'édition musicale, qui
connaissent des mutations technologiques et commerciales importantes,
liées en particulier à l'avènement de l'ère numérique, les questions
relatives au développement de la filière musicale doivent prendre aussi
en compte les phénomènes qui se rattachent au spectacle vivant musical.
Celui-ci joue en effet un rôle déterminant dans le dynamisme de la
production nationale, les échanges internationaux et le développement de
carrière des jeunes artistes. Il concerne à la fois « les musiques
actuelles », chanson, pop-rock, jazz et musiques improvisées, musiques
du monde, musiques électroniques... et « les variétés », incluant
notamment les spectacles d'humour, les comédies musicales, les cabarets,
etc.. . Si des logiques industrielles ou managériales ne sont pas
absentes de certaines productions, par exemple des tournées d'artistes
de renommée internationale ou des grandes comédies musicales, il en
reste que l'on ne peut exacttement qualifier d'industrie culturelle
l'ensemble des concerts et festivals, lesquels ont souvent chacun leur
identité, leur démarche de conquête des publics leur diffusion en salle,
leur lien avéré à la création et à la diversité culturelle et
artistique. Le spectacle vivant musical se compose d'acteurs de statuts
divers : sociétés commerciales, associations, structures de droit
public, même si les premières constituent la part principale des
recettes et de la fréquentation. Depuis trente ans, ce secteur s'est
progressivement organisé dans le cadre d'un système de mutualisation,
conduisant à travers la perception de la taxe fiscale sur le spectacle
de variétés et sa redistribution, à opérer une régulation qui a
grandement contribué à soutenir l'activité du secteur et à limiter les
effets de la crise économique. Le Centre national de la chanson, des
variétés et de jazz (CNV), qui assure la gestion de cette taxe, vise à
analyser en permanence les évolutions du tissu professionnel, afin de
développer les initiatives les mieux adaptées pour préserver la
diversité des acteurs et des productions artistiques. Au-delà des aides
apportées par le CNV à partir des crédits provenant de la taxe fiscale,
il convient de noter que l'État maintient son effort pour contribuer au
développement de ce secteur. Il aide en particulier près d'une centaine
de petites scènes de musiques actuelles (SMAC), dont l'action est
essentielle pour la carrière des jeunes artistes en développement. Il y
consacre déjà plus de 8 M€ par an et prévoit en 2013 de prolonger cette
politique à travers un nouveau volet du « plan SMAC », en collaboration
avec les collectivités territoriales partenaires. Enfin, le ministère de
la culture et de la communication, dans le prolongement des travaux
initiés à l'occasion de la préparation du centre national de la musique,
a mis en place une « mission musique » intégrant la convergence des
questions soulevées par l'industrie phonographique et celles propres au
spectacle vivant. Cette réflexion, destinée à rassembler l'ensemble des
acteurs professionnels et des représentants des collectivités
territoriales, doit conduire à concevoir un dispositif de soutien à la
filière musicale dans son ensemble, capable de prendre en compte la
diversité des besoins.
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