Question publiée au JO le : 25/09/2012 page : 5208
Réponse publiée au JO le : 30/04/2013 page : 4747
Texte de la questionM. Joël Giraud attire
l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la forte
baisse d'activité que subissent, depuis le début de l'année, les
entreprises de travaux publics, que ce soit en matière d'heures
travaillées ou de marchés conclus. À la suite de la disparition de Dexia
et de la réduction de l'offre de prêts, les collectivités locales ne
peuvent plus, pour la grande majorité d'entre elles, boucler les
montages financiers de leurs projets d'infrastructures et doivent donc
repousser leurs travaux. Or les collectivités locales concourent pour 60
% au chiffre d'affaires des entreprises de travaux publics et, au
niveau national, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP)
chiffre entre 10 000 et 15 000 le risque de destruction d'emplois dans
les douze prochains mois si aucune solution n'est mise en oeuvre afin de
permettre l'accès au crédit des collectivités. La mise en place d'une "
banque des collectivités locales " ayant été repoussée à la fin de
l'année, les professionnels du secteur des travaux publics militent en
faveur de la création d'une Banque publique de l'investissement local
sur le modèle des autres pays européens et de l'ancienne Caisse d'aide à
l'équipement des collectivités locales (CAECL). En conséquence, il lui
demande ses intentions dans ce domaine et de quelle manière il entend
répondre rapidement aux préoccupations partagées par ces professionnels
et les élus locaux.
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Texte de la réponseLe Gouvernement suit
avec la plus grande attention la question du financement des
collectivités territoriales et reste attentif aux conséquences de la
sortie du marché de Dexia qui jouait historiquement un rôle central et
aux mesures à prendre pour assurer la continuité du financement du
secteur public local. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement a
pris plusieurs mesures importantes. Pour assurer le financement des
projets d'investissement en 2012, le Gouvernement a mis en place une
offre de financement exceptionnelle de cinq milliards d'euros de prêts
du fonds d'épargne de la Caisse des dépôts. Cette offre supplémentaire
vient s'ajouter aux autres financements disponibles, en particulier,
l'offre bancaire jusqu'à hauteur de dix milliards d'euros de crédits
nouveaux aux collectivités locales et établissements publics de santé
sur leurs ressources propres en 2012 en application de l'engagement pris
vis-à-vis de l'État par la fédération bancaire française (FBF) et les
principales banques françaisess le 20 février dernier. Par ailleurs, la
Banque Postale a lancé, le 20 juin 2012, une nouvelle offre de crédit
court terme en direction des collectivités territoriales. Cette offre de
crédits court terme a contribué à répondre aux besoins de financement
du secteur public local. Début novembre 2012, La Banque Postale a décidé
de compléter cette offre par la mise en place d'une offre de
financement à moyen-long terme pour un montant d'un milliard d'euros
d'ici à la fin 2012. Au-delà de ces solutions pour 2012, le Gouvernement
a déployé à partir du premier semestre 2013 les réponses structurelles
pour garantir un accès pérenne des collectivités territoriales au crédit
: - la création d'une banque publique des collectivités locales,
co-entreprise entre La Banque Postale et la Caisse des dépôts, qui
contribuera durablement et de manière significative au financement du
secteur public local, proposant un volume important de prêts jusqu'à
cinq milliards d'euros ; - le déblocage d'une enveloppe de vingt
milliards d'euros sur cinq ans (2013-2017) de prêts sur le fonds
d'épargne pour réaliser des prêts de très long terme destinés au
financement des investissements des collectivités dans des domaines
prioritaires ; cette enveloppe bénéficiera de conditions de taux très
avantageuses pour les collectivités locales ; - la mise en place, dans
le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires
adopté en première lecture au Parlement, du cadre juridique permettant
aux collectivités territoriales qui se sont mobilisées en ce sens, de
créer une agence de financement des investissements locaux (AFIL) pour
lever des ressources sur les marchés et les prêter aux collectivités
locales participantes ; - la recapitalisation de la Banque européenne
d'investissement (BEI), dans le cadre du Pacte européen pour la
croissance et pour l'emploi, qui permet à celle-ci d'augmenter de 50 %
ses prêts aux collectivités locales en France pour atteindre environ 3
Mds€ par an. L'ensemble de ces offres qui s'ajoute à l'offre bancaire
qui se maintient au niveau des années antérieures, hors Dexia, et au
développement de l'offre obligataire dépasse les besoins exprimés par
les collectivités territoriales et permet de s'assurer que leurs besoins
de financement pour réaliser des investissements seront couverts.
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