Question publiée au JO le : 23/04/2013 page : 4329
Texte de la question
M. Joël Giraud appelle l'attention de M. le ministre de l'économie et
des finances sur les conséquences de la création du crédit d'impôt
compétitivité et emploi pour un montant de 20 milliards d'euros en vue
d'aider les grandes entreprises. Pour financer ce crédit d'impôt, un
effort conséquent sans précédent est demandé aux collectivités locales.
Au moins 4,5 milliards d'euros d'ici à 2015 seront supprimés dans les
dotations que l'État alloue aux trois niveaux de collectivités
(communes, départements, régions). Il est à noter que réduire les
dotations pénalisera gravement l'économie locale en particulier dans le
monde rural où le report des travaux, voire leur annulation, contraindra
les entrepreneurs locaux déjà fragilisés par les effets discriminants
de l'accès aux crédits pour les collectivités locales rurales. Le faire
uniformément, quelle que soit les aides de l'État, serait dramatique
pour les territoires ruraux. L'occasion est offerte de revoir l'ensemble
des mécanismes de concours de l'État aux collectivités afin d'instaurer
davantage de simplification et de justice. L'effort des ruraux est déjà
ancien, du fait des mécanismes de dotations injustes (64 euros pour une
commune rurale contre 128 euros en ville). La situation économique
grave dans laquelle se trouve notre pays tient aussi de l'absence d'une
révision de ces systèmes financiers qui creusent les inégalités entre
territoires et freinent les capacités de développement du monde rural en
concentrant la richesse dans les grandes villes. Les élus des communes
rurales attendent de l'État qu'il agisse sur deux leviers : la réduction
des écarts de dotations et l'augmentation significative des
péréquations, en particulier du Fonds de péréquation intercommunal
(FPIC). La différenciation qui s'applique pour les familles et les
foyers fiscaux à faibles revenus doit par cohérence s'appliquer aussi
aux collectivités, l'argument de la justice invoqué pour les citoyens ne
doit pas être remisé aux oubliettes pour les collectivités dont
l'action sert aux habitants. Les maires des communes rurales demandent, a minima,
qu'en deçà de 100 euros de dotation globale de fonctionnement (dotation
de base, chiffre concernant toutes les communes de moins de 14 000
habitants) aucune ponction ne soit opérée et que les écarts de dotation
par habitant soient réduits. Le principe doit également s'appliquer aux
EPCI dont les écarts de dotations par habitants sont injustifiés. Ils
proposent également que le fonds de péréquation soit amplifié et
accéléré, l'objectif devant être de réduire l'écart de potentiel
financier intercommunal agrégé (PFIA) (variant de 1 à 20 entre
collectivités). Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître la
position et les intentions du Gouvernement sur ce sujet.