Le projet de loi sur la
séparation et la régulation bancaire a été étudié ce mercredi 30 janvier en
Commission des Affaires Economiques (CAE) dont Joël Giraud est le
secrétaire.
Tous les volets du projet tentent
de répondre à une préoccupation qui alimente continuellement les débats de la
CAE : Comment protéger au mieux l’économie réelle, les entreprises et les
consommateurs ? Comment s’assurer que l’économie financière ne viendra pas
une nouvelle fois mettre à mal l’emploi ?
Le député des Hautes-Alpes s’est
exprimé favorablement sur ce dossier qui reprend l’engagement n° 7 du projet
présidentiel que les députés du groupe Radical Républicain Démocrate et
Progressiste (RRDP) soutiennent.
Selon lui, la séparation des
activités bancaires a pour objectif de protéger l’économie réelle mais ne
permettra malheureusement pas d’éviter d’autres crises bancaires.
Certes, on pourrait attendre la
mise en place de mesures européennes, mais à force de courir derrière les
rapports et les études qui se suivent, aucune décision n’est jamais prise. Il
s’agit en fait d’appliquer le principe constitutionnel de précaution aux
risques bancaires.
Pour Joël Giraud, l’actuel
gouvernement a décidé d’agir et c’est salutaire. Cependant, les députés du groupe RRDP auraient été
favorables à une séparation plus stricte.
En effet, en reprenant une
définition très large des « activités utiles à l’économie », n’a-t-on
pas dénaturé l’ambition de ce texte ? Ne faudrait-il pas aller plus loin,
en cantonnant dans une filiale la tenue de marché ?
Le renforcement de la capacité
d’intervention des autorités publiques lors d’une crise bancaire est ambitieux.
L’Autorité de contrôle prudentielle et de résolution (ACPR) sera en mesure
d’obliger les banques en crise de prendre des mesures contraignantes et de
faire supporter les pertes par les actionnaires et certains créanciers.
Des voix s’élèvent contre
l’étendue des possibilités d’action conférées au pouvoir administratif. Mais le
cadre très strict de la résolution n’est-il pas la contrepartie nécessaire
d’une séparation des activités qui n’est que trop timorée ?
Le pouvoir d’intervention de
l’Etat doit permettre de s’assurer qu’une crise bancaire puisse être résolue
avant même qu’elle ne se propage à l’économie réelle.
Une autre disposition du projet
de loi tient à la création du Conseil de stabilité financière qui pourra
imposer des exigences de fonds propres additionnelles à certaines banques.
Joël Giraud s’étonne que la
composition de ce Conseil soit si restreinte : « Tel que proposé dans le texte du gouvernement, ce conseil ne
réunit que des institutions qui peuvent avoir intérêt à ne pas augmenter les
exigences de fonds propres. Il me semble souhaitable que ce conseil soit élargi
et puisse comporter plus de personnalités qualifiées. Il faut sortir de cet
« entre soi » financier qui est l’une des causes des crises
bancaires. »
Enfin, les dispositions relatives
à la protection du consommateur bancaire relèvent du bon sens.
« Il est intolérable que les banques continuent à appliquer des
frais indus pour toute assurance souscrite dans une autre compagnie d’assurance
que celle du groupe de la banque où le crédit est contracté. Les frais
pratiqués à l’encontre des plus fragiles sous le doux terme de
« commissions d’interventions » doivent être plafonnées. »
Enfin, pour le député haut-alpin,
même si les causes du surendettement ne sont pas traitées dans ce projet de
loi, il est bienvenu que la procédure de surendettement soit simplifiée. Cette
simplification sera à la fois bénéfique pour l’État et les personnes
surendettées.