Ce mercredi 10 avril, Sylvia Pinel, Ministre de l’Artisanat, du
Commerce, de l’Industrie et du Tourisme et membre du Parti Radical de Gauche a
annoncé vouloir faire évoluer le statut d’auto-entrepreneur pour plus d’équité
et plus d’efficacité. Ce statut avait été créé en 2009 et visait à faciliter la
création d’entreprise par un dispositif simple qui permettait de s’affranchir
des freins administratifs Aujourd’hui, les auto-entrepreneurs représentent 50%
de la création d’entreprises. Plusieurs dérives ont été pointées par les
acteurs économiques depuis la création de ce régime : sous-déclaration du
chiffre d’affaires, salariat déguisé et précarisation ou encore concurrence
déloyale dans certains secteurs comme le bâtiment.
L’objectif du
gouvernement n’est pas de casser ce régime mais de le clarifier et le rendre
vraiment efficace, en distinguant ses deux utilités : activité principale
et secondaire. Il s’agira de maintenir ce statut en l’état et sans limitation
de durée pour ceux qui exercent une activité complémentaire et de faire évoluer
le statut pour en faire un régime véritablement un régime de création
d’entreprise dynamique et viable. Dans ce second cas, ce statut doit être un
tremplin limité dans le temps, bénéficiant d’un accompagnement afin de pouvoir
glisser ensuite sur des statuts classiques moins précaires, permettant de
dynamiser l’emploi.
Sylvia Pinel a annoncé ses premières
mesures :
- Le
renforcement du suivi statistique des auto-entrepreneurs avec notamment une
déclaration du caractère principal ou secondaire de l’activité dès
l’inscription, mais aussi la déclaration du dernier employeur pour lutter
contre le salariat déguisé sachant que les rapporteurs n’avaient pas pu
approfondir l’analyse à cause d’un manque de données fiables…
- Le
renforcement les obligations déclaratives et les vérifications a priori pour l’exercice des professions
en matière d’assurances et de qualifications
afin de répondre aux préoccupations des artisans du bâtiment.
- Le maintien
du cadre fiscal et social du régime, dont la simplicité est un des atouts, mais
des évolutions concernant l’assujettissement à la cotisation foncière des
entreprises (CFE), dans le sens d’une plus grande équité avec les autres
régimes de création d’entreprise. Pour mémoire, les auto-entrepreneurs en sont
pour l'instant exonérés pendant l'année de création et les deux années civiles
suivantes. Il s’agit d’une mesure d’équité, mais qui ne remet pas en cause le
principal atout du régime : sa simplicité.
Sylvia
Pinel recevra dans les prochaines semaines les fédérations d’auto-entrepreneurs
et les représentants des organisations professionnelles concernées pour mettre
en œuvre ces orientations et discuter
des différents points à affiner