La Commission Mixte Paritaire du Parlement est parvenue à un compromis, le 21 mai 2014, sur le projet de loi relatif au commerce, à l’artisanat et aux TPE qui sera ratifié par l’Assemblée et le Sénat. La loi sera suivie de textes d’application dont un décret relatif aux charges et impôts, vital pour le commerce.
La loi vise à instaurer enfin plus de justice et de transparence en matière de baux commerciaux. Depuis une dizaine d’années, les relations entre les commerçants et leurs bailleurs se sont dégradées, les baux commerciaux devenant des « contrats d’adhésion » imposés par les bailleurs.
La hausse des loyers, couplée avec le transfert systématique des charges sur les locataires, a augmenté le taux d’effort, qui atteint couramment 15% du chiffre d’affaires. A ceci s’ajoute une forte opacité des pratiques de facturation des charges, qui engendre suspicion et contentieux. On constate enfin que beaucoup de contrats réduisent les garanties liées au statut des baux commerciaux : déplafonnement brutal des loyers, renonciation au droit de résiliation triennale, baux supérieurs à 9 ans, clause de non-concurrence.
Dans un contexte de stagnation des chiffres d’affaires, de développement du commerce électronique et de
concurrence aigüe, cette situation n’était plus tenable et mettait en danger la capacité du commerce à s’adapter et à créer des emplois.
Les tentatives d’autorégulation du secteur ayant échoué, une intervention législative était nécessaire, afin de rééquilibrer les relations entre les bailleurs et les commerçants. Le texte adopté par le Parlement comporte des avancées majeures :
* droit absolu à la résiliation triennale pour les commerçants, même si nous regrettons que cette mesure
ne s’applique pas aux baux de plus de 9 ans ;
* lissage des hausses liées à un déplafonnement, limitées à 10% par an, quelle que soit la durée du bail ;
* obligation de retenir l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC), plus favorable aux commerçants, comme
indice de référence de l’évolution des loyers ;
* obligation d’inscrire dans tous les baux une liste précise et limitative des charges et impôts transférables
au locataire et amélioration de l’information du locataire ;
* proportionnalité dans la répartition des charges entre locataires d’un ensemble commercial pour tous les
baux ;
* définition, par un décret, des charges et impôts qui ne pourront pas par nature être refacturés au
preneur.