Question publiée au JO le : 21/05/2013 page : 5171
Réponse publiée au JO le : 06/08/2013 page : 8371
Texte de la questionM. Joël Giraud alerte
M. le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères,
chargé des affaires européennes, sur un projet de directive européenne
relative à l'attribution des contrats de concessions dans les communes
des stations de montagne. Cette directive générerait des difficultés
importantes pour les communes supports de station dont l'exploitation
des remontées mécaniques est confiée à un délégataire de service public.
Eu égard aux actuelles conditions de modification du contrat initial
par le biais d'avenant, ce projet de directive n'est pas adapté à
l'exploitation des remontées mécaniques à vocation touristique et
sportive. Le seuil annoncé de 10 % ou 15 % du montant initial de la
concession, au-delà duquel il ne serait plus possible de modifier le
contrat par avenant, n'est pas adapté à la pratique française. Lors de
l'attribution du contrat de délégation de service public, il est en
effet souvent très difficile de prévoir l'ensemble des investissements,
dont la réalisation s'avérera nécessaire au cours du contrat pour
conserver un niveau de qualité des équipements du domaine skiable pour
satisfaire la clientèle. Or, dans un contexte de vive concurrence, il
est une impérieuse nécessité de soutenir l'attractivité des stations
françaises dont l'activité touristique reste un moteur fort de
l'économie de nos territoires de montagne. Il lui demande de bien
vouloir envisager d'exclure du champ d'application de cette directive,
les remontées mécaniques à vocation touristique et sportive et de bien
vouloir lui faire connaître ces intentions sur ce dossier ainsi que les
mesures qu'il entend prendre afin de préserver le développement des
stations de ski françaises.
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Texte de la réponseLes remontées
mécaniques à vocation touristique et sportive sont soumises en France au
régime de la délégation de service public, ce qui n'est pas le cas dans
d'autres Etats Membres comme l'Autriche et l'Allemagne, où leur
exploitation relève d'un régime d'autorisation administrative. Aussi
leur régime juridique sera-t-il soumis à la directive sur les
concessions, dont la négociation est en cours de finalisation, lorsque
celle-ci aura été adoptée. S'agissant du régime applicable aux avenants
aux contrats de concessions, la Commission avait initialement proposé un
double seuil : un seuil en valeur absolue (fixé à 5 millions d'euros)
et un seuil en valeur relative (représentant 5 % de la valeur du
contrat). Au cours des négociations, les autorités françaises ont réussi
à obtenir un assouplissement du seuil en valeur relative. Ce seuil
devrait ainsi être porté à 10 % de la valeur du contrat. Cependant, ces
seuils ne sont en aucun cas des plafonds. Les autorités françaises ont
ainsi obtenu la confirmation explicite dans le texte de ce qu'il s'agit
de seuils de minimis, c'est-à-dire de seuils en-dessous desquels une
modification est possible en toutes circonstances. Les avenants restent
possibles, comme aujourd'hui, sans remise en concurrence, même lorsque
leur valeur excède ces seuils, s'il s'agit de modifications non
substantielles du contrat. De plus, les autorités françaises devraient
obtenir l'insertion d'un considérant soulignant que la passation
d'avenants sans nouvelle mise en concurrence doit tenir compte des
spécificités du secteur des remontées mécaniques. Au vu de ces éléments,
il n'y a pas donc pas lieu de considérer que la gestion opérationnelle
des domaines skiables français aurait à subir des contraintes
supplémentaires en raison de l'application de la directive concessions.
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