Joël
Giraud tient à exprimer sa satisfaction devant la confirmation par l’Assemblée
Nationale de la nouvelle place donnée aux langues régionales dans le Projet de
loi de Refondation de l’école dont l’examen vient de s’achever cette nuit. Ce
travail, mené de concert avec les parlementaires de la majorité, notamment
bretons, vient récompenser la mobilisation de l’ensemble des défenseurs des
langues régionales.
Le
nouveau projet de loi reconnaît pour la première fois dans notre législation
l’enseignement bilingue français - langue régionale. Il est même inscrit
que cet enseignement doit être favorisé et que les familles seront
informées des différentes offres d’apprentissage. De plus, les
enseignants pourront utiliser l’apport des langues et cultures régionales
dans leur enseignement chaque fois qu’ils estiment que cela est pertinent pour
leurs élèves.
Cela
s’ajoute aux cinq mentions supplémentaires situées dans l’annexe de la
loi. Celles-ci traitent des bénéfices de la précocité d’exposition ; de
l’encouragement du bilinguisme français – langue régionale dès la
maternelle ; de la fréquentation d’œuvres et de ressources pédagogiques ;
des activités organisées par les collectivités territoriales ; et de la
possibilité de s’inscrire dans une école d’une autre commune lorsque la commune
de résidence ne propose pas d’enseignement de langue régionale.
C’est la première fois qu’une loi est aussi explicite
sur l’enseignement et la prise en compte des Langues régionales dans
l’Education nationale. Elle permettra une sécurisation juridique de
l’enseignement de ces langues et un rapport de force rééquilibré avec les
rectorats.
La loi sur l’éducation de 2005 ne
comportait qu’une seule mention concernant une possibilité d’enseignement
des langues régionales lorsque des conventions étaient signées avec les
régions. Le caractère peu volontariste de cette formulation est à comparer avec
le saut qualitatif qui vient d’être effectué cette nuit par la majorité à
l’Assemblée nationale. L’ensemble des associations et défenseurs des langues
régionales se félicitent d’ailleurs des avancées obtenues dans cette loi.
L’action
conjuguée des parlementaires, des élus locaux en particulier des régions, et
bien sûr des associations et des défenseurs des langues régionales a permis
cette avancée notable en favorisant l’ouverture du ministre.
C’est
une victoire collective qui devra en appeler d’autres quant à la promotion
de nos langues.
Concernant le délai de cinq ans
nécessaire aux écoles associatives pour bénéficier d’un contrat d’association
avec l’Etat, une solution pratique est actuellement à l’étude, les dispositions
nécessaires relevant du domaine règlementaire.
En ce qui concerne l’inscription
dans la loi de l’immersion, au sens d’enseignement dans la langue au-delà
de la parité horaire, nous sommes dans un blocage d’ordre constitutionnel,
puisque le Conseil d’Etat a jugé que cet enseignement était contraire à la
Constitution. Joël Giraud donc mes collègues de droite à faire sauter ce
blocage en s’exprimant clairement pour un vote positif sur la ratification de
la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en cas de
présentation d’un projet de loi au Congrès, condition sine qua none de son
adoption au 3/5ème.
Le député
des Hautes-Alpes attend désormais que les retombées positives de la loi se
répercutent sur le terrain, notamment en termes de textes réglementaires et de
moyens spécifiques.