Pour la RATP, dénoncer un génocide porte atteinte à la laïcité ou la continuité d’une « histoire française ».
En incluant les opérations humanitaires relatives aux génocides religieux dans la catégorie des publicités à caractère confessionnel et les génocides ethniques dans celle des publicités à caractère politique, la RATP a une interprétation de la laïcité qui conforte au mieux l’indifférence vis-à-vis de ces tragédies, au pire qui constitue une indifférence coupable.
Les mêmes états d’âme n’ont pas empêché l’entreprise de mettre à disposition une rame du tramway T1 St Denis-Bobigny le 1er septembre 2011 pour évacuer un camp de Roms dont des enfants sans leurs parents. Sans doute au nom du principe de laïcité.
Finalement l’histoire de la RATP est une « histoire bien française ». La SNCF a fini, elle, par s’excuser pour le transport des juifs pendant la 2de guerre mondiale…. Mais la Compagnie du Métropolitain de Paris ne l’a pas fait. Sans doute s’agissait-il d’une application du principe de laïcité vis-à-vis de la Shoah. Entre 1942 et 1944, près de 7000 enfants juifs de l’agglomération de Paris, un record qu’aucune ville n’a égalé en Europe, ont été déportés vers les camps de la mort.
Alors de la neutralité au zèle, n’y-a-t-il pas quelquefois une frontière trop ténue ?
Joël GIRAUD, Député radical de gauche des Hautes-Alpes