
Taxe sur
les forêts communales, suppression de postes à l’ONF, et gestion durable de la forêt :
Joël Giraud
interpelle le Ministre qui s'engage à traiter ces problèmes dans le cadre des assises de la forêt qui
devraient se tenir fin avril
Lors de la
séance des questions au Gouvernement du mercredi 20 février, le député
haut-alpin a interpellé le Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et
de la forêt.
Depuis
plusieurs années, notamment avec
l’application dogmatique de la Révision Générale des Politique Publiques, l’ONF
a vu le nombre de ses agents diminuer très fortement et a perdu plus du
tiers de ses effectifs en 25 ans. Tout le monde a encore en mémoire la vague de
suicides de l’été 2011 et les conclusions d’un audit récent alerte sur la
profondeur du malaise social au sein de l’ONF traversée par de vives
inquiétudes quant à son avenir.
Ce malaise est
alimenté par les différentes annonces contenues dans le plan 2012-2016 signé
entre l’Etat et l’ONF qui ne tient pas compte des enjeux locaux, de
l’importance de la filière bois énergie et de la filière bois construction sur
nos territoires ni de la transition énergétique.
Alors qu’au niveau national, on
annonce une diminution des effectifs de 7,5 % sur 5 ans, un département comme
les Hautes-Alpes, avec des enjeux considérables dans cette filière, est pénalisé
deux fois plus que la moyenne avec une diminution de 15,9 % des effectifs.
D’autre
part, les communes forestières qui ont été sommées de co-signer ce contrat sous
la menace de la privatisation de l’ONF continuent non seulement de verser un
pourcentage de leur chiffre d’affaires brut issu de l’exploitation mais doivent
en plus verser une taxe de 2 euros par ha de forêts. Cette nouvelle taxe, basée
sur la superficie et non pas le rendement est fortement pénalisante pour les
communes dont une grande partie de la forêt n’est ni exploitée ni
exploitable ; les séries environnementales et de protection sont pourtant
nécessaires, elles représentent jusqu’à 80% des forêts des différents massifs.
La nouvelle contrainte
budgétaire, loin d’être symbolique, va ralentir les investissements que les
communes doivent encore faire pour soutenir les filières d’avenir que sont les
filières bois construction et bois énergie. Les sommes allouées à l’Etat ne
seront plus investies localement…
Certaines communes en arrivent
même à souhaiter soustraire au régime forestier leurs forêts… alors que ce
régime forestier apporte un statut protecteur aux forêts qui sont notre bien
commun.
« Monsieur le Ministre, seules de véritables assises nationales de
la forêt peuvent refonder les bases mêmes de l’ONF et lui assurer un mode de
financement durable et par la même les moyens d’accomplir ses missions
d’intérêt général. Comptez-vous demander à l’ONF d’adapter plus efficacement
ses moyens aux territoires à enjeux ? Trouvez-vous juste que les communes
disposant de forêts improductives classées à caractère environnemental ou de
protection financent majoritairement le plan de retour à l’équilibre de l’ONF ? »
En réponse, Stéphane Le Foll a rappelé l’importance de la
forêt française, la troisième en superficie, et le Gouvernement n’ignore pas
les contraintes que sa gestion demande afin de maintenir un niveau économique,
surtout pour l’ONF qui vit essentiellement de la vente du bois en forte
diminution ces dernières années.
Il s’est engagé à mettre en place des Assises de la Forêt
afin de trouver des débouchés pour le bois français et un équilibre pour l’ONF,
institution ancienne et réputée qu’il faut préserver.
« La forêt étant un espace qu’il faut considérer dans
sa globalité, il convient de se donner comme objectif d’en faire un véritable
enjeu de biodiversité, d’économie et d’écologie. »
lien vidéo
Sur You tube : http://www.youtube.com/watch?v=CZ3VNYPPC90&feature=youtu.be