Questionpubliée au JO le : 30/07/2013 page : 7972
Réponse publiée au JO le : 13/08/2013 page : 8647
Texte de la questionM. Joël Giraud attire
l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et
de la forêt sur la question de la pullulation des campagnols terrestres,
véritable calamité pour le monde agricole. Le campagnol terrestre est
un rongeur qui cause de très importantes nuisances du fait de sa
capacité à se développer de façon exponentielles. Les dégâts de cette
prolifération sont terribles pour les zones herbagères de moyenne
montagne. La pullulation de campagnols sur prairies a des conséquences
directes sur la qualité et la quantité de l'herbe et des fourrages. Face
à ce problème récurrent, les agriculteurs ont développé différentes
techniques de lutte raisonnée, comme le piégeage, le retournement du sol
pour détruire les galeries des taupes dans lesquelles le campagnol
terrestre évolue, mais également la lutte chimique à basse densité, par
la bromadiolone, en veillant à n'appliquer ce produit que
parcimonieusement. Le seuil réglementaire d'utilisation de cette
molécule est aujourd'hui de 50 % d'indices de présence de campagnols
terrestres. Certains acteurs souhaiteraient abaisser le seuil à 30 %, ce
qui serait une catastrophe pour le milieu agricole qui se verrait privé
de la possibilité de ce traitement. Il convient de maintenir ce seuil à
50 %, tout en encourageant des pratiques agricoles naturelles
susceptibles de contenir l'infestation des sols par le campagnol. Aussi,
souhaite-t-il connaître la position du Gouvernement sur ce sujet.
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Texte de la réponseUn projet d'arrêté
relatif à la lutte contre les campagnols est en cours d'élaboration. La
combinaison de tous les moyens de lutte existants, notamment préventifs
(piégeage, destruction des taupes, alternance fauche et pâture...) est
nécessaire pour réussir la lutte contre les campagnols. Concernant la
lutte chimique, la seule molécule chimique aujourd'hui disponible est la
bromadiolone, qui est un anticoagulant. Sa mauvaise utilisation peut
conduire à des mortalités non intentionnelles sur les espèces sauvages
prédatrices du campagnol, dont certaines sont des espèces protégées
comme le Milan royal. C'est pourquoi la bromadiolone doit être utilisée à
basse densité de campagnols uniquement, sur des appâts enfouis et dès
l'apparition des premiers indices de présence du rongeur. Elle ne doit
en aucun cas être utilisée lorsque les populations ont trop augmenté,
entraînant alors un risque d'effets non intentionnels important. De ce
fait, les consultations interministérielles, ainsi que la consultation
large des parties prenantes sur le projet d'arrêté, notamment
l'assemblée permanente des chambres d'agriculture, le conseil national
de la protection de la nature, le conseil national de la chasse et de la
faune sauvage, l'agence nationale de sécurité sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail, et la consultation
ouverte sur internet, ont abouti à la proposition d'un seuil de 33 %,
sauf dans les cas de mise en place de contrats de lutte pour lesquels le
seuil pourrait être relevé à 50 %. Un nouveau projet d'arrêté ainsi
modifié sera prochainement soumis à la consultation du public et des
parties prenantes.
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