Roger-Gérard SCHWARTZENBERG, président du groupe RRDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) de l’Assemblée nationale :
« Le groupe RRDP a déposé dès le début de la législature, le 26 septembre 2012, une proposition de loi ‟ relative à l’assistance médicalisée pour une fin de vie dans la dignité ”.
En revanche, il ne votera pas la proposition de loi Claeys-Leonetti qui correspond à une tout autre démarche.
‟ La sédation profonde et continue jusqu’au décès associée à l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie ”, prévue par ce texte, présente plusieurs défauts majeurs.
D’une part, cette sédation accompagnée de l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles – désormais qualifiées non plus de ‟ soins ” mais de ‟ traitements ” par ce texte – peut parfois entraîner des effets très pénibles (faim, soif, etc.).
D’autre part, avec cette sédation continue, le décès intervient souvent seulement au bout de plusieurs jours, voire parfois d’une à deux semaines. Cette démarche peut donc ne pas éviter une fin de vie douloureuse, une agonie parfois lente et longue.
Enfin, cette sédation, qui est en fait une anesthésie générale, provoque ‟ une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès ”, comme le précise la proposition de loi. Ce qui rend impossibles les derniers contacts du patient avec sa famille, alors qu’il aspire à décéder entouré de celle-ci pour avoir une communication ultime avec elle.
Il faut donc accepter d’autres pratiques et en particulier l’assistance médicalisée active à décéder, strictement encadrée, si telle est la volonté du patient en phase terminale.
Il importe de respecter la liberté de décision du malade en fin de vie, ultime espace d’autonomie et de dignité. Choisir sa mort doit être la dernière liberté. »
Le 2 octobre 2015
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