Y-a-t-il encore une place pour l’agriculture de montagne en Corse ? c’est une des questions à l’issue de deux journées en Haute-Corse pour la mission sur l’irrigation en montagne. L’irrigation gravitaire semble totalement oubliée, presque disparue de la mémoire des acteurs publics comme si les zones de montagne étaient condamnées à un inéluctable déclin. En fait, ne voyons-nous pas en Corse ce qui risque d’arriver sur le continent : un abandon de toute politique de l’eau en montagne générant un exode massif vers les plaines du littoral ? Au milieu de tout cela deux contrexemples, la commune de Riventosa où l’équipe municipale restaure les restanques, réhabilite l’usage de l’eau pour installer une agriculture, grâce à une AFP (les ASA n’existent pas en Corse),
ou celle de Vescovato où la culture des agrumes très aidée par un intéressant système expert de la gestion économe de l’eau mis au point par la Chambre d’agriculture,
(et que l’agence de l’eau a refusé de financer) ajouté un évident dynamisme municipal crée une commune équilibrée entre son village superbe, accroché à la montagne, et sa plaine irriguée.
En tout état de cause, un e chose est sûre. Hormis l’AFP de Riventosa ou l’exploitation agrumière, difficile de dire qui paye les redevances de l’agence de l’eau ni même si elles sont émises alors que l’eau est partout utilisée : jardins irrigués, pompes, fontaines publiques… Pour ces dernières, il est clair que personne n’envisage même l’idée d’un paiement pourtant déjà en vigueur dans de très nombreuses communes, parfois pauvres, des Alpes. Reste l’accueil, toujours exceptionnel, de l’attachante population de l’Île de Beauté.
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