Joël Giraud obtient du gouvernement des mesures
pour mieux prendre en compte la spécificité montagnarde
Pour la vallée du Buëch, le ministère de l'écologie étudie
la réduction de moitié du débit réservé en période sèche
et, de juillet à septembre, envisage que l’usage de l’eau dérivée
demeure exclusivement réservé à l’irrigation.
Joël Giraud a pris la parole en séance, ce mardi 6 mai 201, pour interpeller la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la question très sensible de l’irrigation et des débits réservés. Il a rappelé le rôle essentiel joué par l’agriculture dans l’aménagement et la vitalité de nos territoires. Le député des Hautes-Alpes s’inquiète des conséquences du relèvement des débits réservés prévus par la loi sur l’eau de 2006 qui sont autant de nouvelles pressions sur les agriculteurs de montagne. « L'agriculture irriguée est impactée par la variabilité saisonnière et interannuelle des volumes d'eau disponibles, mais aussi par la priorité donnée aujourd'hui aux volumes environnementaux. L'irrigation est au cœur de l'économie d'un département comme les Hautes-Alpes où de très nombreux vergers et cultures se trouvent sur les bassins versants de la Durance ou du Buëch. » Le président du Conseil National de la Montagne a également évoqué les conséquences de la redevance sur l’avenir de l’irrigation gravitaire qui joue pourtant un rôle essentiel en montagne dans la préservation de la biodiversité. « La redevance s’applique à toute forme de prélèvement si bien que les canaux sont petit à petit abandonnés par les associations qui les géraient bénévolement. » a-t-il une nouvelle fois regretté.
Les conséquences des débits réservés instaurés par la loi pourraient être dramatiques dans une zone de montagne sèche comme le Buëch où pas moins de 1200 emplois sont en jeu. « Tous les agriculteurs sont conscients des efforts à entreprendre mais aussi de tous les efforts déjà entrepris qui semblent insuffisamment pris en compte : le développement de l’aspersion ces 40 dernières années ont permis une économie d’eau de 80 %. » a souhaité rappeler Joël Giraud.
Il a pour terminer, rappelé la brèche ouverte par le gouvernement en juin dernier pour exonérer l’irrigation gravitaire au motif du rôle joué par le maintien de la biodiversité... En ce qui concerne le Buëch il a proposé le classement de cette rivière en cours d’eau à production électrique comme la Durance, ce qui permettrait de réduire le débit réservé de moitié en période sèche. Enfin il a proposé que soit inscrit dans la future loi pour la biodiversité le rôle joué par l’irrigation en zone de montagne sèche pour le maintien de la biodiversité afin de mieux reconnaître la spécificité des usages agricoles en montagne.
Ségolène Royal étant en déplacement à l’étranger, c’est le Ministre de la Défense qui lui a répondu. Il s’est dit conscient de la fragilité du modèle économique de certaines structures agricoles et de la nécessité d’ inscrire les besoins en eau de l’agriculture de montagne dans une stratégie de gestion équilibrée de la ressource en eau, respectueuse tant de la qualité et de la diversité des milieux aquatiques que de l’économie de ces territoires. Le gouvernement a bien pris la mesure des enjeux pour l’agriculture dans la Vallée du Buëch. Le ministre a précisé les pistes explorées par le gouvernement afin de faire varier le débit minimal en cours d’année pour satisfaire les besoins des agriculteurs en été.
Concrètement le ministère de l'écologie étudie la réduction de moitie du débit réservé en période sèche et, de juillet à septembre, il est également envisagé que l’usage de l’eau dérivée demeure exclusivement réservé à l’irrigation.
Le député des Hautes-Alpes a remercié le Ministre de s’être fait le Ministre de la Défense de la montagne en redisant de nouveau combien il était différent de cultiver en plaine ou à 1500 mètres d’altitude, plaidant encore et toujours, pour une meilleure prise en compte des zones de montagne.
Il continuera à plaider pour la reconnaissance du Buëch comme une rivière atypique et sera actif lors de l’examen de la loi sur la biodiversité pour faire reconnaître le rôle essentiel joué par l’agriculture de montagne en général et par l’irrigation gravitaire en particulier.
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