Le député PRG de la cité des mines d’argent Joël Giraud a choisi de marquer d’une façon particulière le centenaire de la naissance de Pierre Mendès France. « A l’heure où l’on déplore le manque d’intérêt de nos concitoyens pour la vie politique, réunir cent cinquante personnes sur ce thème montre que les gens restent attachés à des symboles forts. Il ne s’agit pas de faire des commémorations pour rien, mais à l’heure actuelle, la pensée de Pierre Mendès France n’a pas pris une ride et les débats ont montré que sa pensée est vraiment d’actualité. »
L’inauguration de l’exposition en collaboration avec l’association Valmy a donné lieu à un échange d’une grande richesse. Joël Giraud avait invité autour de lui des personnes qui avaient côtoyé de très près Pierre Mendès France dans les années 1967 et 1968. Membres de l’équipe d’Hubert Dubedout, maire de Grenoble, ils avaient participé à de nombreux échanges avec les citoyens. Pour Jean Clémancey, chargé de la culture dans l’équipe Dubedout « c’était un homme qui se mettait à la portée des gens, d’égal à égal, il aimait le contact direct ». Pour Georges Boulloud, syndicaliste chez Neyrpic, « après un entretien, les gens me disaient tout étonnés, « c’est quelqu’un qui nous rend intelligents ! ».
Ce débat s’est surtout attaché à montrer l’actualité de la pensée de PMF : pour René Rizzardo, ancien élu, « c’était un visionnaire : il insistait sur le sens du progrès économique qui doit être forcément lié au social, il parlait de l’indispensable autonomie des collectivités locales, bien avant que l’on parle de décentralisation ». Pour Jean Clémencey, chargé de la culture dans l’équipe Dubedout, « la notion de contrat avec le citoyen était très importante pour lui, on retrouve cela dans la démarche de Ségolène Royal ».
Cet échange a rassemblé un grand nombre d’élus locaux, militants, mais surtout de simples citoyens, soucieux de retrouver des repères dans l’exercice de la démocratie. Des témoignages et des citations données dans la salle par des participants ont fait de cette soirée un moment fort de la citoyenneté. Des témoignages de militants complétés par des analyses d’universitaires ont nourri un vrai débat de philosophie politique, à la portée de tous.
Pour Michel Hollard, professeur d’économie à l’Université Pierre Mendès France, « il a fait beaucoup avancer, à partir des idées keynésiennes, la réflexion sur la politique économique. »
Karine Berger, candidate aux législative dans la première circonscription a montré en quelques interventions percutantes l’influence de la pensée de PMF sur sa démarche politique : « mon engagement en politique, c’est avec l’objectif de faire vivre une démocratie de conviction. La démocratie ne se limite pas à mettre un bulletin dans une urne tous les cinq ans ».
Selon Joël Giraud « avec les échéances électorales de 2007, je crois qu’il est important de mettre en perspective les engagements de ceux qui nous ont précédés. Le sens de l’écoute de PMF, c’était ce que l’on a retrouvé dans les débats participatifs. L’attachement de PMF au rôle de l’école doit nous aider à faire des choix de société. L’ancrage dans un territoire, c’est ce que défend la candidate de la décentralisation choisie. Face à la vision du monde qu’avait PMF, je ne peux que saluer sa hauteur de vue et chercher à y puiser, avec beaucoup d’humilité, un éclairage pour ma propre action en tant qu’homme politique. »
Le pari a donc été réussi d’aborder la campagne des présidentielles sous le regard d’une éthique en politique, celle de Pierre MENDÈS FRANCE.
Cette exposition, composée de 17 panneaux, peut être visitée jusqu’au 12 avril dans la salle du foyer culturel de l’Argentière La Bessée. S
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