Question 16548 publiée au JO le : 29/01/2013 page : 952
M. Joël Giraud alerte M. le ministre de l'éducation
nationale sur le malaise professionnel et la souffrance au travail que vivent
de nombreux adjoints gestionnaires dans les établissements publics locaux
d'enseignement. Très nombreux sont les témoignages qui relatent de la surcharge
de travail dont est victime cette catégorie de personnel.
Cet accroissement de
la charge de travail des gestionnaires, encore accentué par la mise en œuvre de
la réforme du cadre budgétaire et comptable, s'opère dans un contexte de
diminution des moyens que les intendants sont les premiers à subir dans les
établissements publics locaux d'enseignement. Les gestionnaires sont
aujourd'hui face à un choix cornélien : accepter de faire des heures
supplémentaires qui ne leur sont pas payées ou hiérarchiser leurs tâches en se
limitant au temps de travail relatif à leur statut. Certaines tâches, compte
tenu du degré de responsabilité qu'elles entraînent, restent prioritaires :
sécurité, sécurité alimentaire et tenue de la comptabilité.
Malgré
l'intégration officielle des adjoints gestionnaires dans l'équipe de direction
(été 2011), la reconnaissance du travail des gestionnaires et des
responsabilités qui leur incombent n'a pas été suivie d'effets. En matière de
prime de fonction et de résultat, la cotation est restée injuste, démotivante
et inadaptée au niveau de responsabilité et de charge de travail des
gestionnaires. De plus, les gestionnaires d'établissements sont les seules
catégories de personnels des établissements publics dont le salaire reste
impacté par l'attribution d'un logement de fonction. Il paraît urgent
aujourd'hui de reconsidérer et de renforcer le positionnement des adjoints
gestionnaires au sein des équipes de direction des établissements publics
locaux d'enseignement, en leur assurant des conditions de travail décentes et
la reconnaissance du rôle primordial qui est le leur : se situant en effet en
amont et tout au long de la mission éducative proprement dite, les conditions
d'exercice de l'ensemble de la communauté éducative en dépendent entièrement.
Or l'importante charge de travail qui incombe à la fonction d'intendance sous
la pression constante d'un environnement professionnel de plus en plus exigeant
(direction, enseignants, parents d'élèves, institution, collectivité de
rattachement, ATTEE, fournisseurs...) est assurée au prix d'un engagement et
d'une conscience professionnelle exemplaires, qui ne suscitent pourtant que
l'indifférence générale. Ce manque de reconnaissance et de moyens pour exercer
leurs fonctions impliquent que soient rapidement prises un certain nombre de
mesures propres à améliorer de manière tangible la situation de ces cadres,
dont le travail exige de nombreuses compétences et un sens aigu des
responsabilités. Compte-tenu des multiples causes qui altèrent très fortement
leurs conditions de travail, ces mesures devraient porter en priorité sur la
détection et le traitement des situations de souffrance au travail, la mise à
disposition de moyens humains et d'outils de travail adaptés au temps de travail
légal, la reconnaissance réelle et effective de la fonction d'intendance par
l'évolution du statut et de la rémunération, un recrutement et une formation
professionnelle rénovés, l'amélioration et la clarification des relations avec
les collectivités de rattachement.
L'éducation est au cœur du projet
gouvernemental et aucun projet éducatif de qualité ne pourra se développer si
toutes les conditions ne sont pas réunies au sein des établissements publics
locaux d'enseignement. La gestion sereine de ces établissements est un
préalable essentiel. C'est pourquoi il espère que, dans le vaste chantier que
représente l'éducation nationale aujourd'hui, le Gouvernement sera attentif à
toutes les catégories de personnel.
Il souhaiterait connaître le point de vue du
Gouvernement sur les possibilités de valorisation du travail des adjoints
gestionnaires des établissements locaux d'éducation.