Alors que l’Assemblée Nationale vient
d’adopter sur le fil du rasoir - à 273 voix "pour", 247
"contre" et 20 abstentions -le projet de loi relatif à l'élection des
conseillers départementaux, municipaux, communautaires et modifiant le
calendrier électoral, Joël Giraud et ses collègues du Groupe radical,
républicain, démocrate et progressiste se sont majoritairement opposés à ce
texte.
Après s’être réjoui dans un premier
temps des avancées en faveur des départements ruraux, qu’il avait soutenues en
1ère lecture à l’assemblée nationale en déposant des amendements en faveur d’un
remodelage de la carte électorale et de la prise en compte des critères de «
superficie, de relief et d’insularité », avancées adoptées ensuite par le Sénat
grâce aux élus de l’Association Nationale des Elus de la Montagne et aux
sénateurs radicaux de gauche, pour le député haut-alpin, c’est l’heure de la
déconvenue.
La séance du mercredi 17 avril était
donc un moment décisif et les députés radicaux de gauche ont exprimé leur
trouble face aux divers messages remontant des élus de leurs départements,
exprimant le sentiment que le binôme ne correspond pas à la réalité du terrain.
Pour Joël Giraud, les couples binominaux ressemblent plutôt à un mariage de
raison qu’à un mariage d’amour et la suppression de la moitié des cantons qui
en découle provoquera inéluctablement de nombreux contentieux et compliquera le
fonctionnement des conseils départementaux.
Mais c’est surtout le recul de
l’Assemblée Nationale relatif à l’écart moyen de population entre cantons dans
un même département qui avait été modifié par le Sénat qui inquiète le député
des Hautes-Alpes. Fixé à 20 % dans le texte initial, il était passé à 30 % dans
le but de limiter les fusions de nombreux cantons de montagne.
Cette réforme, indolore en ville, ne le
sera pas dans le monde rural. Les cantons seront plus grands et auront un
chef-lieu de canton nouveau. « La carte
des services publics étant basée sur cette notion de chef-lieu de canton il est
à craindre la mise en place d’une Révision Générale des Politiques Publiques
(RGPP) encore plus nocive sur nos territoires ! ».
Il est à noter que, deux jours avant les
Députés, les Sénateurs se sont prononcés à une très large proportion contre ce
texte, y compris dans les rangs de la majorité, avec un résultat de seulement 5
voix pour, face à 197 contre !
Joël Giraud se demande comment
l’Assemblée Nationale a pu à ce point mépriser un vote aussi massif des
Sénateurs y compris socialistes !