Mardi 26 février, les députés ont été appelés à voter un projet de loi gouvernemental d’ampleur qui modifie la carte cantonale mais aussi les modes de désignation des élus des communes et intercommunalités.
Depuis plus de deux siècles, la France cantonale épousait les contours de la France rurale sans prendre en compte les grandes évolutions sociétales qui ont bouleversé les territoires. Aujourd’hui plus de 80% de la France vit dans l'aire urbaine ou périurbaine. La prise en compte, par principe et non par exception, de la population et non plus des hectares s'imposait au législateur. Ce principe exigeait le redécoupage de tous les cantons.
Mais l’enjeu de ce texte est aussi de parvenir à prendre en compte ce qui fait la France. L’extrême diversité des territoires, des îles aux montagnes, ne peut et ne doit être gommée. Les sénateurs et les députés radicaux de gauche, dans leur très grande majorité, reprochent à ce projet de loi de ne pas assez intégrer cette diversité.
Si Joël Giraud et ses collègues de l’Association Nationale des Elus de Montagne se félicitent de l’adoption de l’amendement précisant que le redécoupage puisse prendre en compte des critères géographiques « comme la superficie, le relief ou l’insularité », ils auraient souhaité que le texte soit moins défavorable à la représentation des territoires ruraux et de montagne en particulier dans les départements ayant à la fois des territoires très urbanisés et très ruraux. C’était le sens de l’amendement que Joël Giraud et les députés radicaux avaient déposé proposant un seuil d’écart de population de 40 %. L’écart de population de 20 % par rapport à la population moyenne des cantons entraînerait la fusion de plusieurs cantons de montagne dans des cantons uniques et de grande superficie. Ils n'ont pas été entendus et attendront donc le retour du texte du Sénat pour se prononcer définitivement. "Il est à noter que le gouvernement a subi un revers car ce texte a été adopté de justesse avec 272 voix pour et 241 contre (dont 29 parlementaires de gauche !) en 1ère lecture , avec l'abstention de 32 députés radicaux, écologistes et communistes . Si les 16 députés du groupe radical avaient choisi un vote contre, le texte aurait donc été retoqué.
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