Question publiée au JO le : 30/10/2012 page : 6006
Réponse publiée au JO le : 15/01/2013 page : 384
Texte de la question
M.
Joël Giraud attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de
la santé sur la contraception des mineures. La contraception gratuite et
confidentielle pour toutes les mineures en centre de planification est un droit
déjà inscrit dans la loi depuis 1974 et sans limite d'âge. Il n'existe
cependant pas à ce jour suffisamment de centres de planification, notamment en
milieu rural et en zone périurbaine. La contraception est donc loin d'être
accessible dans de bonnes conditions partout en France, par manque de
structures. La véritable difficulté aujourd'hui, réside donc dans le fait de se
la procurer de façon gratuite et anonyme indépendamment du lieu de vie, et dans
la plus grande discrétion en faveur des mineures. Cela concerne toutes les
mineures, mais aussi tous les jeunes au-delà de 18 ans qui n'ont pas de couverture
sociale autonome, ou qui n'ont pas de mutuelle, ou encore qui veulent garder la
confidentialité. Il est donc nécessaire de développer l'accès à une
contraception choisie, gratuite et anonyme pour tous les jeunes qui en ont besoin,
sur l'ensemble du territoire français. Pour cela, il est dès aujourd'hui
possible de mettre en place des réseaux de professionnels de proximité sur tous
les territoires, en s'appuyant sur les coopérations entre ces professionnels
formés et volontaires et en lien avec les centres de planification existants.
Il lui demande de bien vouloir porter à sa connaissance les mesures qu'elle
entend mettre en place afin de garantir l'accès anonyme et gratuit à la
contraception et de l'inscrire avec l'IVG comme thématiques prioritaires en
termes de droits et de santé publique dans toutes les politiques de territoire,
en ville, en péri-urbain et en rural.
Texte
de la réponse
Les
personnes mineures et les personnes non assurées sociales bénéficient d'un
accès anonyme et gratuit à la contraception dans les 1200 centres de
planification ou d'éducation familiale répartis sur le territoire. Ces centres permettent,
également, à toutes les femmes assurées sociales, de bénéficier de
consultations gynécologiques dans le cadre des tarifs conventionnels.
Toutefois, les dispositifs actuellement en place ne permettaient pas, jusqu'à
présent, à chaque adolescente qui en éprouve le besoin mais se trouve éloignée
d'un centre de planification, un accès anonyme et gratuit à une contraception
régulière. L'inscription au projet de loi de financement de la sécurité sociale
pour 2013 d'une mesure permettant la prise en charge à 100 % des contraceptifs
remboursables pour les personnes mineures facilitera désormais l'accès de
toutes les adolescentes à la contraception, notamment lorsqu'elles se trouvent
dans une zone du territoire ne disposant pas d'un centre de planification ou
d'éducation familiiale. L'amélioration de la prévention des grossesses non
désirées et de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) constitue
des thématiques obligatoires des projets régionaux de santé 2011-2016, en cours
de mise en oeuvre. Des orientations nationales ont été données pour
l'élaboration des schémas régionaux d'organisation des soins et des objectifs
spécifiques ont été fixés sur le thème de l'IVG. Les agences régionales de
santé (ARS) doivent, notamment, veiller au maintien systématique de l'IVG dans
l'offre de soins de gynécologie-obstétrique et/ou de chirurgie. Par ailleurs,
l'organisation de l'offre de soins doit permettre d'assurer les IVG dont les
termes sont les plus tardifs (12/14 semaines) au niveau des territoires. Il est
également demandé aux ARS de veiller à la diversification des modes de prise en
charge de l'IVG (médicamenteuse et instrumentale) au sein de tous les
établissements les prenant en charge et à développer l'IVG « hors établissement
» dans les centres de santé et, en collaboration avec les conseils généraux,
dans les centres de planification. Parmi les mesures inscrites au projet de loi
de financement de la sécurité sociale pour 2013, figure également la prise en
charge de l'IVG à 100 %, par l'assurance maladie, pour toutes les femmes qui
souhaitent y recourir. Le coût de l'IVG ne sera donc plus un obstacle pour les
femmes, souvent les plus précaires, qui ne disposent pas d'une assurance complémentaire.