Trois ans après le lancement du Grenelle de l’environnement, et peu de temps après adoption du projet de loi Grenelle 2, pour Joël Giraud « le constat est sans appel ». « La révolution promise, à laquelle nous invitait le président de la République, n’était qu’un leurre » déplore le député haut-alpin.
Entre les retards, les objectifs revus à la baisse et les impératifs contradictoires, la révolution écologique, qui devait être enclenchée par le Grenelle de l'environnement, se fait attendre. En campagne, le candidat Sarkozy martelait à l’envi que le développement durable, c’était « une urgence, une nécessité ». En 2007, le Président n’avait toujours pas peur des grands mots. Le Grenelle de l’environnement, ce devait être l’acte fondateur d’un « New Deal écologique », la pierre angulaire d’une véritable « révolution ».
Cependant, entre temps, Nicolas Sarkozy a lancé le chantier d’une « taxe carbone » injuste socialement et inefficace écologiquement, avant de reculer brutalement en rase campagne, laissant craindre l’abandon de toute fiscalité écologique pourtant absolument nécessaire. Entre temps, il y a eu l’immense déception du Sommet de Copenhague sur le changement climatique. Entre temps, il y a eu la crise et un plan de relance qui n’a pas pris en compte la dimension du développement durable. Entre temps, les actes du gouvernement ont trahi ses engagements : relance des infrastructures autoroutières et de la voiture individuelle, refus de s’attaquer aux entreprises polluantes, dérégulation du secteur de l’énergie et privatisation du gaz, report de la « taxe poids lourds », loi sur les OGM, opposition de la France aux mesures pour enrayer la vente de bois illégal en Europe…
Finies, les grandes envolées écologiques. Finies, les concertations tous azimuts. Nicolas Sarkozy a lâché, en mars 2010, au Salon de l’agriculture, un cinglant : « Toutes ces questions d’environnement, ça commence à bien faire ! »
Les organisations écologistes commencent sérieusement à s'impatienter alors que le Président de la République avait fait du développement durable l'une de ses priorités de son quinquennat. Or, non seulement la mise en œuvre du Grenelle a pris un retard considérable, mais le texte initial est en train de revoir à la baisse les ambitions du Grenelle.
Ainsi, la France reste très en-deçà de ses objectifs initiaux et ne pourra rattraper son retard dans la mise en place de moyens de lutte contre le changement climatique et de sobriété énergétique par rapport à de nombreux pays européens.
« Novateur en matière de gouvernance, le processus du Grenelle a finalement accouché d’une souris », accuse Joël Giraud.
Agriculture, énergie, eau, biodiversité, transports, urbanisme, santé…, quel que soit l'angle par lequel on aborde la question, ce qui frappe en effet, quand on compare la situation de la France à celle de ses voisins, c'est l'ampleur du retard pris dans la réorientation des politiques publiques face à la crise écologique.
Face à la démarche frileuse et technocratique du gouvernement, Joël Giraud propose un nouveau modèle de développement écologique et social, et défend dans l’hémicycle de nombreuses mesures visant à concrétiser enfin le Grenelle de l’environnement. Pour ce faire, le groupe socialiste, radical et citoyen réclame des conditions d’examen décentes pour un débat de qualité, à la hauteur des enjeux de la transition écologique.