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Une nouvelle étude va être lancée, une de plus. Le but : déterminer la faisabilité technique du projet de déviation de La Roche de Rame, les contraintes écologiques et techniques, revoir le projet à la baisse. Une précédente étude, assez lourde, avait fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique en 1999. Sans aboutir. Elle avait retenu un tracé beaucoup plus long et onéreux. Plusieurs pré-études ont également été menées.
Hier, la sous-préfète, le député-maire de L’Argentière-la-Bessée, le maire de La Roche de Rame, des représentants du conseil départemental, de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et de l’association Déviation LRDR ont participé à une réunion de travail privée. « Ces études devraient prendre environ deux ans », estime Isabelle Sendrané, la sous-préfète de l’arrondissement de Briançon. « Il faut les rafraîchir, car les clauses environnementales ont beaucoup évolué. »
Pour Joël Giraud, le député, « 200 000 euros sont prévus à cet effet (pour l’étude, NDLR), il faut les utiliser le plus rapidement possible, et recalibrer le projet de façon plus raisonnable. »
Le nouveau projet comprend donc un tracé moins long. Le maire Michel Frison, se dit confiant. « Le tracé a été réduit de trois quarts. On ne souhaite absolument pas que le bâti existant soit impacté par la déviation. »
« Les bulldozers, je ne les verrai pas »
L’association Déviation LRDR ne veut pas, non plus, d’un « réaménagement de la Nationale actuelle, qui nécessiterait la destruction de plusieurs maisons, explique le président, Jean-François Albrand. Le nouveau projet implique la destruction d’un rocher côté voie ferrée, la déviation passerait au-dessus de la voie sur 80 mètres, avec un viaduc, puis passerait de l’autre côté de la voie dès que possible, côté ouest, pour desservir aussi Freissinières et Champcella. C’est un projet responsable et facilement finançable. Notre association cessera d’exister le jour où nous aurons la déviation. Il ne faut pas désespérer, nous sommes assez nombreux et assez forts maintenant ».
Pourtant, certains, dans le village, ont du mal à y croire. Francis Massieye a toujours habité à La Roche de Rame. Sa maison se situe dans le virage au centre des débats. « Le risque est plus embêtant que le bruit. Le risque de se faire accrocher. Quand je descends mes escaliers, je suis directement sur la route, décrit-il. En 1911, on parlait déjà de la déviation », ajoute-t-il. Un document évoque même “la rectification de la route entre l’avenue de la gare et le village, et l’élargissement de la traverse du village. La rectification de la route coûterait environ 6 000 francs et l’élargissement l’acquisition partielle de quatre immeubles”. C’était en 1891. « Aujourd’hui, j’ai 80 ans. Les bulldozers, je ne les verrai pas. »
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