Les étrangers francophones pourraient bientôt ne plus avoir besoin de passer de test de langue pour obtenir la nationalité française, selon une proposition de loi déposée par le député PRG des Hautes-Alpes, Joël Giraud et les radicaux de gauche, adoptée jeudi par l'Assemblée nationale.
Le texte, présenté par le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste et soutenu par tous les groupes politiques, sauf la droite populaire, doit être maintenant débattu au Sénat. Actuellement, toute personne désirant se faire naturaliser doit passer un test de connaissance de langue française, sauf si elle a suivi en France une formation en langue française visée par un diplôme.
Sans diplôme obtenu en France, la loi ne permet pas aux résidents étrangers francophones d'attester de leurs compétences linguistiques autrement que par ce test. Selon la proposition de loi, ce test de langue sera supprimé et seul l’entretien individuel en préfecture sera conservé.
Pourront bénéficier de cette dérogation les étrangers à la fois ressortissants d'un pays dont le français est la langue ou l'une des langues officielles et qui ont le français pour langue maternelle ou ont été scolarisés au moins cinq ans dans un établissement enseignant en français.
Cela s'appliquera aussi aux titulaires "d'un diplôme délivré dans un pays francophone à l'issue d'études suivies en français". La France considère comme "pays francophone" l'un des 56 Etats membres ou membres associés de l'Organisation internationale de la francophonie ainsi que des pays non membres de l'OIF mais ayant des liens historiques et culturels forts avec la France.
Il en sera de même pour la naturalisation par mariage, dès lors que le conjoint relève de ces dispositions.
Alors que plusieurs députés, de gauche comme de droite, se sont félicités que soit mis fin à cette "absurdité" qui coûte 120 euros aux intéressés, l'UMP Thierry Mariani a défendu le maintien de l'examen actuel.
Le remplacement de ce test par un entretien "représente un risque pour l'intégration de ressortissants d'un pays francophone qui ne parlent pas bien le français", a jugé cet élu des Français de l'étranger (Europe orientale, Asie et Océanie). En outre un "entretien individuel en préfecture peut être arbitraire", a jugé ce membre de la Droite Populaire, désavoué sur les bancs de l’UMP par une de ses collègues.
Pour Joël Giraud ce texte met fin à l’absurdité qui fait qu’il est plus facile d’être naturalisé "lorsque l’on est footballeur et que l’on n’annone que quelques mots en français que lorsque l’un est le conjoint belge d’un fonctionnaire français à Bruxelles !"
Vous pouvez suivre l'intervention de Joël Giraud en cliquant sur le lien suivant:
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