Dans ses interventions des derniers jours, le Premier ministre a reconnu la valeur de l'engagement des maires, en particulier ruraux, leur très grande implication pour favoriser l’intérêt général et assumer leur rôle de repère démocratique, essentiels à la République.
Dans ce contexte pour le moins délicat, les maires ruraux adhérents de l'AMRF mobilisés, par ailleurs membres de l'AMF, ont accueilli les congressistes en rappelant avec force et conviction leurs inquiétudes, leurs attentes, leurs propositions.
- Bien qu'ils ne soient pas les premiers responsables de l'aggravation des déficits, ils attendent que l'effort financier demandé par le Gouvernement soit mieux réparti entre les 3 niveaux de collectivités et qu'il soit tenu compte de la diversité des moyens dans l'effort ;
- Ils alertent par ailleurs sur les conséquences à court et moyen termes de la baisse drastique des dotations sur l'économie générale et sur l'emploi dans le pays ;
- Ces baisses de dotations, plus particulièrement douloureuses pour les communes rurales, affaibliront la qualité des services de base rendus à la population ;
- Concernant la réforme territoriale, ils rappellent que la question de l'aménagement du territoire précède celle de l'organisation administrative du territoire. L'une étant consécutive de l'autre. Les élus des territoires ruraux attendent toujours une politique digne de ce nom et ne se contenteront pas de faux-semblants et de « mesurettes ». Ils insistent pour que soit redonné un rôle fort à la commune et au territoire dans la République ;
- Ils demandent à être respectés dans l’exercice de leur mission ;
- Décider eux même de leur destinée et non se voir imposer de rejoindre des EPCI hors sol ou fusionner sous la contrainte financière ;
- Ils sont pratiquants convaincus de l'intercommunalité à condition qu'elle soit un espace de coopération et de mutualisation solidaire et non une machine technocratique et coûteuse, prélude à une dissolution démocratique ;
- Contribuer à un aménagement du territoire qui concilie développement rural avec celui des territoires intra ruraux que sont les métropoles ;
- Girondins en esprit, ils refusent cette "contre-décentralisation" rampante et veulent être acteurs et non exclus d’une réforme territoriale qui renforce la proximité et la subsidiarité en lieu et place du schéma proposé par le projet de Loi NOTRe* de concentration des pouvoirs et des moyens aux Régions et aux Préfets.
- Le développement plus rapide que prévu du très haut débit indispensable au maintien de la vie dans les territoires ;
- L’annonce d’une réduction des écarts insupportables en terme de DGF pour les français, selon qu'ils vivent en milieu urbain ou rural ;
- L'augmentation de 200 millions d’euros pour la DETR ;
- La pérennisation de la contribution à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, bien qu’insuffisante doit être définie en fonction des capacités financières des communes concernées ;
- Le frein indispensable à la débauche de normes pas toujours justifiées ;
- L'avancée sur la proposition de loi du statut de l’élu, à condition qu’elle profite à tous les élus et pas seulement aux élus des villes comme c’est le cas sur certaines dispositions.
Enfin, les maires ruraux rappellent avec force que la vision de la ruralité doit impérativement être rénovée, car au-delà d'une complémentarité "ville-campagne" souhaitée par tous, c'est la reconnaissance des spécificités et des atouts portés par le territoire dans sa diversités dont il s'agit.
Aujourd'hui plus que jamais, c'est aussi de la prise en considération de l'ensemble des citoyens du territoire que dépend la paix républicaine.
Les maires ruraux, avec sens des responsabilités, au nom et avec leurs concitoyens, sont prêts à y prendre toute leur part.
Le Bureau de l’AMRF
* Loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République
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