Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe RRDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) de l’Assemblée nationale :
« La proposition de M. Juppé de diminuer de moitié le nombre des députés conjugue démagogie et irréalisme.
Démagogie, parce qu’il paraît toujours tentant et profitable de cultiver l’antiparlementarisme. Surtout si, soi-même, l’on n’a pas été élu député depuis longtemps.
Irréalisme, car un député représentant aujourd’hui en moyenne 125.000 habitants, il serait appelé demain à en représenter le double, soit 250.000 habitants. Au détriment de la nécessaire proximité avec les habitants, surtout dans les territoires peu peuplés où, pour atteindre 250.000 habitants, il faudra tracer des circonscriptions très vastes, au sein desquelles des contacts fréquents entre élus et électeurs seront nécessairement plus difficiles pour des raisons de distance.
Si l’on veut défendre réellement les habitants de sa circonscription, sans se comporter comme un député « hors sol », il faut pouvoir rester proche d’eux. À moins de ne guère se préoccuper de la vie locale et de concevoir le parlementaire comme un simple apparatchik dépendant surtout d’une machine partisane.
Bref, diminuer le nombre de députés, c’est augmenter l’emprise du régime des partis souvent refermé sur lui-même et assez indifférent aux attentes réelles des habitants. »
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