Inquiet sur le sort qui sera réservé aux établissements scolaires du monde rural et des Hautes-Alpes en particulier, Joël Giraud a interpellé cet après-midi en séance des Questions au Gouvernement, la ministre de l’Education Nationale sur la refonte de l’éducation prioritaire. En effet la nouvelle carte prévoit la sortie de certains établissements de ce dispositif indispensable pour gommer les inégalités scolaires. Avec, pour effet attendu, une très grande amertume chez les parents d'élèves et les enseignants concernés par cette « disqualification », surtout si celle-ci leur paraît injustifiée.
Le député a demandé des précisions à la ministre sur les critères qui ont servi de base à la nouvelle cartographie et qui aboutissent notamment à considérer par exemple l’Argentière–La Bessée, aujourd’hui classée en ZEP, comme une commune de nantis alors que 80% des emplois privés sont saisonniers, et connaissent pour certains 6 mois de chômage et que cette commune a le plus grand nombre de logements sociaux de la région.
Joël Giraud a également demandé quelles concertations de terrain allaient être menées sur les territoires avec la communauté éducative, les élus, les parents pour la redéfinition de la carte de l’éducation prioritaire, quels moyens vont subsister pour les établissements qui sortiront du système et quelle place va être celle de la ruralité et de la montagne dans la réforme plus globale de l’allocation des moyens. Le député des Hautes-Alpes souhaite également généraliser sur ces territoires les conventions pour l’aménagement du territoire scolaire à l’image de ce qui a été expérimenté dans le Cantal où une convention a été signée entre l'Académie de Clermont-Ferrand et l'association des maires afin de reconnaitre la spécificité rurale.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, le Gouvernement a fait le choix de critères objectifs pour permettre d’adapter la carte aux réalités sociales mais elle les analysera à l’aune de la réalité de terrain. Rien ne se fera brutalement pour les sortants : d’une part, les enseignants continueront à bénéficier de leurs indemnités liées à l’éducation prioritaire pendant trois ans ; d’autre part, les crédits dédiés aux établissements concernés ne seront pas brutalement coupés et cette réforme sera accompagnée d’une autre plus globale, celle de l’allocation des moyens à chaque académie afin de correspondre au profil sociologique de chaque établissement, y compris bien entendu en zone rurale.
Elle a également demandé aux rectorats d’ouvrir le débat avec les élus locaux afin d’ajuster la nouvelle carte au plus près de la réalité du territoire.
Enfin, à l’instar de l’exemple du cantal, tout travail de restructuration du réseau des écoles peut être envisagé en faisant fi de certains chiffres et de certains ratios pour coller au plus près des spécificités des territoires comme les Hautes Alpes.
Ecouter l’intervention : https://www.youtube.com/watch?v=uGJFtKgBjd8&feature=youtu.be
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