Jeudi 13 janvier, le député des Hautes-Alpes participait en tant que vice-président de l’Association Nationale des Elus de la Montagne et Président de la commission permanente du Conseil National de la Montagne, à une Table Ronde dans le cadre des travaux de la Mission d’Information parlementaire sur l’organisation de la permanence des soins.
Après avoir rappelé que la Loi Montagne de 1985 avait défini un cadre spécifique pour l’offre de soins en montagne en affirmant son intérêt général, Joël Giraud a pointé du doigt les difficultés majeures de l’offre médicale dans les zones rurales ou de montagne.
La notion de territorialité est inexistante car les Agences Régionales de Santé fonctionnent comme des électrons libres indépendants de tout schéma de cohérence territoriale dont la responsabilité revient aux Préfets de Régions. Une tutelle de ces derniers sur les ARS permettrait de prendre en compte cette territorialité.
Des études récentes montrent que 600 000 personnes en zones rurales ou isolées se trouvent à plus de 15 minutes d’un médecin généraliste et que les français sont de moins en moins satisfaits de l’offre de soins sur le territoire national. Les zones rurales pâtissent encore plus qu’ailleurs de la désertification ou du vieillissement des médecins.
Joël Giraud a surtout mis l’accent sur les difficultés que rencontrent les médecins en stations de sports d’hiver pour exercer leur métier. Avec l’afflux de touristes en haute saison, les médecins de stations, qui sont essentiellement des médecins de secteur 1, assurent la prise en charge de 96% des traumatismes, alors que leurs moyens financiers et techniques ne sont pas à la hauteur de leurs besoins.
Le député des Hautes-Alpes propose d’autoriser un dépassement adapté aux spécificités territoriales et de garantir la mise à disposition de matériel médical adapté.
A cela se rajoute la problématique du maillage officinal. Dans les zones reculées, il est indispensable de lutter contre les fermetures de pharmacies dont le maintien est étroitement lié à l’installation des praticiens. Il est judicieux de les associer par exemple à la création des Maisons Pluridisciplinaires de Santé.
En ce qui concerne l’hospitalisation on note de fortes disparités sur tout le territoire national, une fois de plus au détriment des zones de montagne. Les Agences Régionales de Santé décident de fermetures qui mettent en péril la santé et la vie des habitants. Le problème est patent par exemple pour les maternités. Dans huit départements ruraux de France le temps d’accès à la maternité dépasse les 40 minutes par temps sec alors que pour la moitié des français, ce temps est inférieur à 17mn.
Quelles sont donc les préconisations du député pour mieux répartir l’offre de soins sur l’ensemble du territoire ?
Il faut en premier lieu changer l’image de la ruralité. Faire le choix d’exercer en zones reculées est un véritable choix de vie dont il faut faire ressortir la plus-value.
Ensuite, il est indispensable de maintenir les services de réanimation afin de garantir, ce que le président François Hollande préconise, c'est-à-dire un éloignement maximum de 30 mn de l’offre médicale d'urgence la plus proche. Sur un département comme les Hautes-Alpes, cela ne peut être garanti que par le maintien du service de réanimation de l’hôpital de Briançon, d’autant que par mauvais temps, le transport aérien vers des soins d’urgence est impossible.
Alors qu’en territoires isolés, les besoins sont patents, le député haut-alpin constate amèrement que sur les 180 postes de praticiens territoriaux de médecine générale qui ont été créés en 2013, aucune priorité n’a été donné aux zones de montagne qui restent sous-dotées.
Pour Joël Giraud, l’instauration de stages longs pour les étudiants dans les zones déficitaires, l’augmentation des crédits pour la télémédecine, le développement des Maisons Pluridisciplinaires de Santé et la prise en compte de la coopération transfrontalière sont des axes qu’il faut étudier.
Ecouter l’intervention de Joël Giraud :
http://www.youtube.com/watch?v=eoreuhARMMg&feature=youtu.be
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