Question
publiée au JO le : 02/07/2013 page : 6772
Réponse publiée au JO le : 27/08/2013 page : 9033
Texte de la questionM. Joël Giraud attire
l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur
le procès du Mediator qui vient de s'ouvrir au tribunal de Nanterre.
Dans ce cadre, la presse s'est récemment fait l'écho du nombre important
de décès associés à la consommation de médicaments : selon un membre de
la commission de pharmacovigilance, entre 1982 et 2000, il y a chaque
année 18 000 morts directement liés à la prise de médicaments, c'est
plus que les suicides et les accidents de la route réunis. Et un tiers
de ces décès correspondent à des prescriptions qui ne sont pas
justifiées. L'initiative Transparence santé, un regroupement d'acteurs
impliqués dans le monde de la santé et issu de la société civile ont
interpellé les pouvoirs publics sur la nécessité d'un accès universel
aux données publiques de santé, afin que soit mis en place un dispositif
plus efficace, de surveillance de la consommation de médicaments. Il
lui demande quelle réponse elle entend apporter à cette demande et plus
précisément à la nécessité d'instaurer un véritable suivi de la
consommation en temps réel.
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Texte de la réponseLe Gouvernement
attache une grande importance à la politique d'ouverture et de partage
des données publiques en matière de santé. Ces derniers mois, certaines
voix ont réclamé un accès plus large aux données de santé produites dans
le cadre de la production de soins, des activités de santé publique,
des études et de la recherche, ainsi qu'aux données détenues par les
organismes de protection sociale. L'accès aux données de santé a été
d'ores et déjà élargi à de nouveaux acteurs comme les organismes
représentant les patients ainsi que les unions régionales de
professionnels de santé ou les organismes de protection sociale
complémentaire. L'élargissement des conditions d'accès aux données doit
toutefois tenir compte de la nature particulière de ces informations, en
assurant leur protection et en garantissant leur confidentialité quand
elles présentent un caractère personnel. Ainsi, le gouvernement
travaille-t-il à une démarche d'ouverture réfléchie et maitrisée,
respectueuse de l'intérêt général. Concernant les données «
indirectement identifiantes », et donc sensibles, contenues dans les
bases médico-économiques comme le SNIIRAM (système national
d'informations inter-régimes de l'assurance maladie), un cadre
spécifique sera défini prochainement, à l'issue des travaux confiés à M.
Pierre-Louis Bras, inspecteur général des affaires sociales, par la
ministre des affaires sociales et de la santé. Enfin, la ministre des
affaires sociales et de la santé a demandé, en février 2013 aux
professeurs Costagliola et Bégaud, de réfléchir aux moyens de mieux
exploiter les données du SNIIRAM aux fins de « pharmacosurveillance ».
Les études menées par la caisse nationale de l'assurance maladie des
travailleurs salariés, en lien avec l'agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé, sur le MEDIATOR ou, plus récemment,
sur les contraceptifs oraux ont montré l'intérêt d'une structuration du
travail de surveillance des pratiques collectives de prescription. Il
importe en outre, comme l'expérience l'a montré, de construire les
outils à même d'aider les professionnels de santé à la juste
prescription.
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