Texte de la question
M. Joël Giraud attire l'attention de Mme la ministre
de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les moyens que
l'État souhaite consacrer aux réserves naturelles en 2013. Au regard du rôle
joué par les coeurs de nature que sont les réserves naturelles dans les
stratégies nationales en faveur de la biodiversité, les niveaux de dotation
doivent être confortés afin de conserver une politique active de préservation
et de gestion des espaces naturels. Le réseau des réserves naturelles a
d'ailleurs, suite aux éléments chiffrés transmis par son ministère, évalué
ses besoins financiers à 21 330 000 € soit une augmentation de 2,25 % par
rapport au budget voté dans le cadre de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre
2011 de finances pour 2012. En ce qui concerne les réserves naturelles
régionales, et dans le cadre des réflexions sur les projets de
décentralisation, les régions se sont vues confier une compétence
réglementaire sans disposer de moyens affectés. Il souhaite également
connaître les nouvelles orientations du Gouvernement afin de mieux prendre en
compte les moyens financiers, techniques et juridiques nécessaires pour une
gestion exemplaire des réserves naturelles.
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Texte de la réponse
Les réserves naturelles nationales ont pour finalité
la conservation du patrimoine naturel d'intérêt national voire international.
Aujourd'hui au nombre de 165, elles constituent un maillon essentiel d'un
réseau représentatif et cohérent d'espaces protégés en France métropolitaine
et outre-mer. La gestion de ces espaces de protection forte est confiée par
voie de convention à des gestionnaires aux statuts variés (collectivités,
associations, établissements publics, etc.). Un gestionnaire a pour missions
prioritaires d'assurer la conservation, la connaissance, l'entretien voire la
restauration du patrimoine naturel de la réserve. En exerçant la police de la
nature, il veille au respect des dispositions du décret de création. Il joue
ainsi, dans cette mission de service public, un rôle fondamental dans la
qualité de ces espaces d'exception, contribuant à son échelle à l'ambition de
la stratégie nationale pour la biodiversité. Pour conforter la réalisation
des missions prioritaires confiées à ces personness ou organismes, le
ministère a élaboré, en relation étroite avec les gestionnaires et leur tête
de réseau Réserves naturelles de France, une méthodologie nationale visant à
définir sur des critères pertinents et objectifs la dotation dite « optimale
» de chaque réserve naturelle nationale.
Cette dotation est modulée en
fonction des spécificités écologiques, géographiques et socioéconomiques du
site. Elle permet de couvrir les frais de personnel, les charges de structure
et d'amortissement et les coûts d'études et de travaux pour les domaines
d'activité considérés comme prioritaires pour un financement de l'Etat. Cette
méthodologie, depuis son déploiement en 2009, permettant une plus grande
objectivité dans la répartition de l'enveloppe budgétaire, son suivi dans le
temps, que la garantie d'un socle minimal pour la bonne réalisation des
missions confiées par l'Etat aux gestionnaires. Outre les activités
prioritaires financées par l'Etat (conservation, connaissance, gestion du patrimoine
naturel et police de la nature), le gestionnaire peut développer des actions
complémentaires avec d'autres partenaires qu'il associe à leur financement.
Parmi ces missions complémentaires figurent les prestations d'accueil et
d'animation et la création de supports de communication et de pédagogie.
L'enjeu est aujourd'hui de préserver la gestion effective des réserves et de
sécuriser le coeur de métier de leurs gestionnaires. Dans un contexte marqué
par l'engagement de redressement des comptes publics, l'effort du ministère
de l'écologie, du développement durable et de l'énergie est confirmé en 2013,
puisque 20,8 millions d'euros sont inscrits au projet de loi de finances,
soit après application de la réserve, 19,75 millions d'euros attribués en 2013,
à comparer aux 20,22 millions d'euros en 2012 (soit une baisse de 2,3 %). Ces
montants sont consacrés à la couverture des besoins des réserves existantes,
leur tête de réseau (RNF), ainsi qu'à la création de quelques nouvelles
réserves. A l'avenir, toute création de RNN s'inscrira dans les déclinaisons
régionales de la stratégie nationale de création des aires protégées
terrestres métropolitaines (SCAP) et dans les principes de la stratégie
nationale pour la création et la gestion des aires marines protégées. A cette
fin, la Conférence environnementale a acté le fait que le premier programme
d'actions de la SCAP serait finalisé d'ici mi-2013. Les RNN sont appelées,
comme tout opérateur local, à rechercher des financements complémentaires
auprès des collectivités. Chaque réserve naturelle constitue une valeur
ajoutée pour les territoires, en particulier en termes d'attractivité et de
qualité de vie, ce qui peut justifier une intervention locale sur certains
projets.
Au-delà des aspects financiers, l'ordonnance n° 2012-34 du 11
janvier 2012 portant simplification, réforme et harmonisation des
dispositions de police administrative et de police judiciaire du code de
l'environnement, a permis de conforter et stabiliser les pouvoirs de police
des agents des RNN, afin qu'ils puissent assurer au mieux leurs missions de
protection du patrimoine naturel.
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