Le Ministère de la Santé demande au directeur régional de l’Agence de Santé la mise en place d’une concertation sans préalable de fermeture du service
« Nous ne sommes plus ce soir sur une logique de fermeture du service de réanimation mais sur une réécriture du schéma régional et le début d’un processus de concertation relatif au service de réanimation du Centre Hospitalier de Briançon ».
Le député Joël GIRAUD et le maire de Briançon Gerard FROMM sont ressortis satisfaits de l’entretien hier soir avec le directeur de cabinet de la Ministre de la Santé, Francois-Xavier SELLERET. Exit donc la fermeture de la réa annoncée avec sans doute un peu trop de précipitation par la Ministre Nadine Morano ; On assiste au retour à un processus de concertation où le directeur régional de l’Agence Régionale de Santé est prié de revoir sa copie en prenant en compte la situation briançonnaise.
La difficulté d’accès à une structure d’urgence vitale qui ne serait pas située sur Briançon comme l’absence d’économie que générerait la fermeture de la réa sont désormais officiellement reconnus et les propos du Dr Riff de l’ARS qui mettait de fait en doute la qualité du service proposé à Briancon, l’enclavement de Briançon et proposait qu’on maintienne 48 heures en salle de déchocage les patients en attente de réanimation n’ont visiblement pas été du goût du Ministère. Pas plus que le peu d’empressement mis par l’ARS à mettre en oeuvre concrètement l’accord transfrontalier signé en juin 2010, avec les autorités piémontaises.
Les 2 élus ont été particulièrement fermes sur la nécessité de réécrire le passage du SROS sur le service de réanimation afin que l’on ne soit pas sur une logique de renvoi à plus tard de la fermeture, comme le souhaitait la présidente de la conférence territoriale de santé, Chantal Eymeoud, mais sur une réécriture complète du document.
Le directeur régional de l’ARS, Dominique DEROUBAIX, devra, à la demande expresse du Ministre de la Santé, mettre en place une concertation sans préalable de fermeture et ce dans les plus brefs délais. Joël GIRAUD et Gerard FROMM, même s’ils sont aujourd’hui satisfaits d’avoir inversé le cours des choses, sont pour autant vigilants car les arguments posés par le Ministère sont clairs. L’analyse des besoins, qui n’avait pas été faite par l’ARS, devra prendre en compte l’évolution de la démographie médicale des anesthésistes réanimateurs sur le secteur (y compris des praticiens italiens) et les 200 cas admis en réanimation par an (et en augmentation de 13% par an) seront disséqués individuellement pour voir s’il s’agit bien d’urgences vitales.
En tout état de cause le principe d’égalité d’accès sur le territoire aux soins vitaux a été réaffirmé par le Ministère, ce que Joël GIRAUD et Gérard FROMM ont mis à profit pour s’étonner dans ces conditions de l’absence de table de coronographie dans les Alpes du Sud et de la nécessité de prévoir un lien fort avec un CHU spécialisé pour traiter avec succès les AVC dans la première heure. « Mais la détermination et la mobilisation des syndicats, des citoyens et des élus doit demeurer intacte » pour le maire de Briancon et le député.
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