« Il y a deux comportements possibles pour un Gouvernement lorsque l'un de ses ressortissants est victime d'une condamnation injuste rendue dans un pays étranger souverain. Il peut soit protester de manière publique et violente. Cette attitude, parfaitement compréhensible, rassure la famille et satisfait l'opinion.
Le Gouvernement peut choisir une autre voie : informer la famille dans le respect de son intimité et suivre une méthode plus discrète mais plus efficace pour obtenir la libération au plus tôt de son ressortissant. Cette attitude suppose que le Gouvernement repousse la tentation de déclarations vexatoires à l'égard d'un pays souverain qui susciteront un sentiment d'humiliation inacceptable pour les autorités et le peuple de ce pays.
On prend dans ce cas le risque d'éloigner pour longtemps toute solution négociée et heureuse pour la personne condamnée. C'est ainsi que la façon d'agir du Président de la République, dans le cas de Florence Cassez, va à l'encontre des intérêts de celle-ci. M. Sarkozy aura tout perdu dans cette affaire: il a porté un coup historique à l'amitié franco-mexicaine tout en prenant le risque de ne plus pouvoir obtenir une libération rapide de Florence Cassez. »