Le député PRG des Hautes Alpes, Joël Giraud, s’insurge contre l’attitude du gouvernement qui s’est livré avec les syndicats à une bataille de chiffres plus vigoureuse que lors des précédentes manifestations.
« Comment expliquer un tel acharnement à vouloir minimiser l’ampleur de la contestation de la réforme des retraites ? » déplore le député.
En effet, Eric Woerth et ses conseillers tentent de faire croire que le front syndical est désuni, preuve d'une relative acceptation, par certains, des paramètres fondamentaux de la réforme. Dans le Figaro, sur LCI, ou sur Europe 1, on insiste sur l'opposition entre la CGT et la CFDT, d'un côté, et le front Solidaires, de l'autre. On glose sur les divergences tactiques, la crainte des uns de se faire déborder, l'envie des autres d'en découdre à coups de grève générale. « Mais jeudi, force était de constater que le front syndical était uni » note Joël Giraud. Bernard Thibault (CGT), Annick Coupé (Solidaires), Bernadette Groison (FSU) et François Chérèque (CFDT), tous présents en tête des cortèges, se sont félicités à l'unisson de la réussite de la mobilisation.
Pour le gouvernement, il s'agit aussi de démontrer que les Français acceptent cette réforme difficile mais « incontournable ». Selon la police, moins d'un million de manifestants ont défilé. Ils étaient 3 millions selon les syndicats. Pour le député haut-alpin « certains écarts en deviennent ridicules ». Ainsi à Marseille, la police annonce 22 000 manifestants; les syndicats 200 000. A Bordeaux, la fourchette oscille entre 37 000 et 120 000. Qui faut-il croire ? Prenons la moyenne : 2 millions, c'est quasiment le même nombre que les annonces syndicales du 7 septembre dernier. A l'Elysée comme au gouvernement, on a contesté toute la journée l'ampleur des manifestations. Dès 13h30, la préfecture de police de Paris ne compte que 40 000 manifestants au départ des cortèges. Vers 14h, le ministère de Brice Hortefeux totalise 400 000 personnes sur la France entière. Le soir sur France 2, Eric Woerth insiste: « Il y a une décélération incontestable de la mobilisation. »
Le mensonge fait partie intégrante de la politique du gouvernement. Sans lui, impossible de maintenir la violence de sa politique de classe, impossible de continuer à déposséder le plus grands nombre pour le profit d’une toute petite minorité. Sarkozy et son gouvernement sont donc condamnés à mentir encore et encore, et toujours plus.
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