M.
Joël GIRAUD attire l'attention de
Madame la ministre de l'Economie, de l’Industrie et de l’Emploi sur la question
des frais bancaires payés par les consommateurs.
L’UFC-Que Choisir vient de rendre
publique une enquête sur l’évolution des tarifs bancaires entre 2004 et 2009.
Le bilan dressé par l’association est inquiétant. Le manque de transparence des
tarifs tend à s’aggraver avec le temps. Les brochures comptent en moyenne 24
pages et 303 tarifs, dont 9 nouveaux tarifs, auparavant gratuits, rien que pour
les opérations sur compte. La comparaison, pourtant indispensable à la
concurrence, est rendue malaisée par ce flot d’informations, d’autant que les
libellés diffèrent d’un établissement à l’autre, et que les tarifs concernent
des périodicités différentes (mensuelle, trimestrielle, annuelle…) ou sont
appliqués à l’opération.
De plus, les banques ont
multiplié les packages incluant des services dont l’utilité est parfois discutable ;
un client prenant à l’unité les seuls services utiles -compte-chèques, carte
bancaire et son assurance, accès Internet et téléphone- économise en moyenne 26
% par rapport au package. Mais l’inflation s’est surtout concentrée sur les
frais sanction. En cinq ans, les incidents de paiement ont augmenté de 28 %. Les
banques ont détourné à leur profit le plafond règlementaire des frais
d’incidents de paiement des chèques pour accroître leur montant de 26 %. En
parallèle, la qualité du service est loin de s’améliorer puisque le nombre de conseillers
particuliers a diminué de 10 % en 5 ans.
Enfin, les baisses de coût ne
sont pas répercutées. A titre d’exemple, le coût pour les banques d’un
paiement carte ou chèque a diminué d’au moins 9 % depuis 2004 ; le prix de
la carte bancaire a, lui, augmenté de 13 %.
Une réforme d’ampleur s’impose
donc, afin d’améliorer la transparence et de modérer la cherté des frais
appliqués par les banques.
Il lui demande en conséquence de
bien vouloir lui indiquer les mesures
que compte prendre le gouvernement pour faire évoluer les pratiques en la
matière.