La
Politique Agricole Commune est un sujet majeur, toujours source de vives
discussions au niveau européen et lourd de conséquences sur tous les
agriculteurs français. Non sans mal d’ailleurs, 25 sur les 27 Etats membres
sont parvenus à une position commune au mois de mars dernier.
Lors
de la réunion de la Commission des Affaires Economiques du mercredi 17 avril,
Joël Giraud s’est exprimé sur la PAC, estimant que les députés « avaient
encore un petit mot à dire ». En effet, les discussions tripartites
commencent et doivent aboutir à un compromis d’ici juin.
Si
la réduction du budget alloué à la PAC pour les sept prochaines années
(2014-2020) fait grincer des dents, ce qui inquiète davantage c’est l’équité
sur l’ensemble des territoires. « Je regrette comme beaucoup
l’insuffisance des propositions de la commission concernant les mesures de
régulation ».
Le
rééquilibrage des aides publiques entre les grandes cultures, céréalières en
majorité, et celles qui souffrent comme l’élevage ou les fruits et légumes
semble avoir été pris en considération au cours des négociations européennes.
«
La triste formule « 80/20 », la fameuse « 20% des
agriculteurs perçoivent 80% des aides » est insupportable, surtout quand
on connait le cours du blé…Ce n’est pas un député de montagne qui soutiendra
que le bonheur est dans le blé ! En 2012, 15 milliards d’euros
d’aides au revenu ont été accordées alors que le cours n’a jamais été aussi
haut. 600 000 euros ont été distribués aux céréaliers, majoritairement à
des entreprises agroalimentaires ! Il me semble que le système des aides
contra-cycliques serait une bonne solution. »
Joël
Giraud s’est dit favorable à un plafonnement à 200 000 euros, outil
indispensable pour participer au rééquilibrage et marqueur fort en matière de
redistribution, et à l’attribution d’une « surprime » aux
50 premiers hectares, pour améliorer la redistribution, renforcer la
compétitivité des petites exploitations et avoir un outil pour encourager
l’emploi agricole et l’aménagement du territoire.
« Sans
prétendre qu’il faut des vaches sur toutes nos montagnes pour produire du lait,
je soutiens la possibilité de doubler cette surprime pour les premiers hectares
pour accompagner les petites exploitations, sur le modèle de l’indemnité
compensatrice de handicap naturel (ICHN). »
Il
a surtout insisté sur la nécessité d’encourager les circuits courts dont
l’enjeu a récemment été rappelé par le scandale récent de la viande de cheval,
et sur la situation de la filière porcine. En 10 ans (de 2000 à 2010), la
France a perdu un million de porcs et des centaines d'éleveurs. En zone de
montagne le recul a été supérieur à la moyenne française. Aujourd’hui la côte
d’alerte est atteinte et les conséquences des fermetures d’ateliers porcins ont
déjà des externalités négatives considérables.
Aussi,
le député haut-alpin, espérant que le Ministre de l’Agriculture français saura
porter plus haut la bonne parole, a réclamé pour cette filière, une aide
couplée au titre des soutiens couplés facultatifs (art 38 du projet de
règlement) et des mesures agroenvironnementales avec la prise en compte des
pratiques de gestion des risques de pollutions d’origine agricole dans le
élevages porcins en zone à faible densité, du fait de leur contribution à l’équilibre
écologique des territoires.