Question publiée au JO le : 25/09/2012 page : 5206
Réponse publiée au JO le : 01/01/2013 page : 85
TEXTE DE LA QUESTION
M. Joël Giraud attire
l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
sur les moyens que l'État souhaite consacrer aux réserves naturelles en 2013.
Au regard du rôle joué par les coeurs de nature que sont les réserves
naturelles dans les stratégies nationales en faveur de la biodiversité, les
niveaux de dotation doivent être confortés afin de conserver une politique
active de préservation et de gestion des espaces naturels. Le réseau des
réserves naturelles a d'ailleurs, suite aux éléments chiffrés transmis par son
ministère, évalué ses besoins financiers à 21 330 000 soit une augmentation de
2,25 % par rapport au budget voté dans le cadre de la loi n°
2011-1977 du 28
décembre 2011 de finances pour 2012. En ce qui concerne les réserves naturelles
régionales, et dans le cadre des réflexions sur les projets de décentralisation,
les régions se sont vues confier une compétence réglementaire sans disposer de
moyens affectés. Il souhaite également connaître les nouvelles orientations du Gouvernement
afin de mieux prendre en compte les moyens financiers, techniques et juridiques
nécessaires pour une gestion exemplaire des réserves naturelles.
TEXTE DE LA REPONSE
Les réserves
naturelles nationales ont pour finalité la conservation du patrimoine naturel
d'intérêt national voire international. Aujourd'hui au nombre de 165, elles
constituent un maillon essentiel d'un réseau représentatif et cohérent d'espaces
protégés en France métropolitaine et outre-mer. La gestion de ces espaces de
protection forte est confiée par voie de convention à des gestionnaires aux
statuts variés (collectivités, associations, établissements publics, etc.).
Un gestionnaire a
pour missions prioritaires d'assurer la conservation, la connaissance,
l'entretien voire la restauration du patrimoine naturel de la réserve. En
exerçant la police de la nature, il veille au respect des dispositions du
décret de création. Il joue ainsi, dans cette mission de service public, un
rôle fondamental dans la qualité de ces espaces d'exception, contribuant à son
échelle à l'ambition de la stratégie nationale pour la biodiversité. Pour
conforter la réalisation des missions prioritaires confiées à ces personness ou
organismes, le ministère a élaboré, en relation étroite avec les gestionnaires
et leur tête de réseau Réserves naturelles de France, une méthodologie
nationale visant à définir sur des critères pertinents et objectifs la dotation
dite « optimale » de chaque réserve naturelle nationale. Cette dotation est
modulée en fonction des spécificités écologiques, géographiques et
socioéconomiques du site. Elle permet de couvrir les frais de personnel, les
charges de structure et d'amortissement et les coûts d'études et de travaux
pour les domaines d'activité considérés comme prioritaires pour un financement
de l'Etat. Cette méthodologie, depuis son déploiement en 2009, permettant une
plus grande objectivité dans la répartition de l'enveloppe budgétaire, son
suivi dans le temps, que la garantie d'un socle minimal pour la bonne
réalisation des missions confiées par l'Etat aux gestionnaires. Outre les
activités prioritaires financées par l'Etat (conservation, connaissance,
gestion du patrimoine naturel et police de la nature), le gestionnaire peut
développer des actions complémentaires avec d'autres partenaires qu'il associe
à leur financement. Parmi ces missions complémentaires figurent les prestations
d'accueil et d'animation et la création de supports de communication et de
pédagogie. L'enjeu est aujourd'hui de préserver la gestion effective des réserves
et de sécuriser le coeur de métier de leurs gestionnaires. Dans un contexte
marqué par l'engagement de redressement des comptes publics, l'effort du
ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie est confirmé
en 2013, puisque 20,8 millions d'euros sont inscrits au projet de loi de
finances, soit après application de la réserve, 19,75 millions d'euros
attribués en 2013, à comparer aux 20,22 millions d'euros en 2012 (soit une
baisse de 2,3 %). Ces montants sont consacrés à la couverture des besoins des
réserves existantes, leur tête de réseau (RNF), ainsi qu'à la création de
quelques nouvelles réserves. A l'avenir, toute création de RNN s'inscrira dans
les déclinaisons régionales de la stratégie nationale de création des aires
protégées terrestres métropolitaines (SCAP) et dans les principes de la
stratégie nationale pour la création et la gestion des aires marines protégées.
A cette fin, la Conférence environnementale a acté le fait que le premier
programme d'actions de la SCAP serait finalisé d'ici mi-2013. Les RNN sont
appelées, comme tout opérateur local, à rechercher des financements
complémentaires auprès des collectivités. Chaque réserve naturelle constitue
une valeur ajoutée pour les territoires, en particulier en termes d'attractivité
et de qualité de vie, ce qui peut justifier une intervention locale sur
certains projets. Au-delà des aspects financiers, l'ordonnance n° 2012-34 du 11
janvier 2012 portant simplification, réforme et harmonisation des dispositions
de police administrative et de police judiciaire du code de l'environnement, a
permis de conforter et stabiliser les pouvoirs de police des agents des RNN,
afin qu'ils puissent assurer au mieux leurs missions de protection du patrimoine
naturel.