Lu sur le site web du Dauphiné Libéré : Rencontre avec Sylvie Guillaume, vice-présidente du Parlement européen « Le pouvoir ? On n’en a pas assez ! »

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Sylvie Guillaume et Joël Giraud ont animé le débat avec la population sur l’Europe.

La salle baratonne était remplie d’un public très attentif.

Rencontre avec Sylvie Guillaume, vice-présidente du Parlement européen

L’Europe. Le sujet inquiète mais intéresse. Le député Joël Giraud proposait une rencontre publique avec Sylvie Guillaume, vice-présidente du Parlement européen, à la salle des fêtes de Baratier vendredi soir. L’élue est membre de deux commissions de travail : “liberté civile et justice intérieure” et “culture éducation, sport et citoyenneté”. Le mandat est exigeant. La fracture entre les citoyens et l’Europe grandissante. Pourtant, Sylvie Guillaume se bat au quotidien pour maintenir ses idéaux d’une Europe forte et puissante. « Nous nous réunissons à Bruxelles chaque semaine sous forme de groupes thématiques et politiques, et non par nationalité. Nous devons trouver des accords, la tâche n’est pas simple. On avance donc à petits pas. »

Les crises s’accumulent avec intensité et rapidité

« Les crises bancaires se transforment en crises économiques et sociales avec des taux de chômage qui dépassent dans certains pays les 50 %. Il y a bien sûr la crise en Syrie et au Moyen Orient, avec des peuples qui cherchent asile. Des pays ont été débordés par le déferlement avant de refermer leurs frontières et rétablir les contrôles. Pourtant, la solidarité collective est un pilier de l’Europe. Le Brexit des Anglais ne vient pas simplifier les choses. C’est la première fois qu’un pays sort de l’Union. Le contexte international est anxiogène, avec Poutine d’un côté et Trump de l’autre, qui ne nous facilitent pas la tâche ». Alors, pour être plus visible et s’affirmer dans un monde en crise, l’Europe lutte et s’efforce de trouver des accords pour faire évoluer son territoire.

Sylvie Guillaume mentionne des directives qui lui sont chères, telles que le détachement des travailleurs, leurs déplacements dans l’Union.

Le travail et la jeunesse en ligne de mire

« Les protections sociales sont différentes dans chaque pays, les ouvriers de l’Est sont devenus des travailleurs low-cost, il faut réformer cette directive pour mieux fixer les charges sociales et convenir d’un salaire minimum partout en Europe. À travail égal, lieu égal, salaire égal. » Sylvie Guillaume s’attache aussi au soutien de la jeunesse, pour la formation et l’emploi. Elle cite notamment le programme Erasmus, qui fête cette année ses 30 ans, et prône la liberté de circulation, l’échange des cultures, la fraternité. « Le programme était menacé en 2014, et on a réussi, depuis, à augmenter son budget de 40 %. Du jamais vu. »

Les questions des citoyens portaient sur les budgets, le populisme, les migrants, les réfugiés, l’agriculture, mais aussi le pouvoir du Parlement européen. « Le pouvoir ? On n’en a pas assez ! Notamment celui d’initiative législative et de résolutions. Seule la commission l’a. C’est un pouvoir contraignant contre les États. Peut-être un jour… »

Par Marianne SERRA | Publié le 27/02/2017