Pour Joël Giraud, dans l’optique de contrecarrer l’offensive anti-européenne de Donald Trump, « il ne suffit pas de déclarer que ses propos sont inadmissibles ». Dans la mesure où le Président élu des Etats-Unis utilise la force et l’intimidation, il faut opposer le droit car « l’Europe est – et restera - un espace public fondé sur le droit ».
En fait, le député PRG des Hautes-Alpes craint surtout que, face au dumping fiscal et social que Donald Trump veut imposer au monde, l’Europe réagisse par de nouvelles dérégulations et libéralisations qui la tueraient en faisant passer le lien transatlantique avant le lien européen. Sa crainte est d’ailleurs étayée par la mollesse de la réaction d’Angela Merkel, pourtant littéralement insultée par le Président élu des Etats-Unis.
Joël Giraud a donc demandé au Gouvernement une réponse ferme sur le droit en proposant la création au niveau européen du même office que celui qui existe aux Etats-Unis (Office of Foreign Assets Control) pour déjouer leur offensive juridique et en rappelant que la Grande-Bretagne, tant qu’elle est membre de l’Union Européenne, ne peut pas nouer seule un partenariat commercial avec les Etats-Unis et que la règle de préférence communautaire prévaut au sein de l’Union Européenne.
Sur le sujet de l’extraterritorialité de la loi américaine, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires Etrangères, a indiqué que l’Assemblée Nationale s’était saisie de la question. Un rapport a en effet été réalisé par les députés Pierre Lellouche (LR) et Karine Berger (PS) et le ministère des affaires étrangères entend accélérer les travaux pour formuler des propositions au niveau européen afin de ne pas demeurer dans une situation aussi inéquitable, portant atteinte aux intérêts de la France et de l’Europe.
Mais le Ministre est resté évasif sur les autres questions, les renvoyant à la prise de fonction du nouveau secrétaire d’Etat américain, sans vraiment répondre aux suggestions très pragmatiques de Joël Giraud.
Vidéo de la question de Joël Giraud suivie de la réponse de Jean-Marc Ayrault:
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