En montagne, les petites phrases peuvent couper le souffle. C’est autant d’énergie perdue sur le chemin difficile qui mène au sommet.
Il en est souvent de même en matière législative. Le texte initial de l’acte 2 de la loi montagne s’appuyait sur le rapport coécrit par Bernadette Laclais (PS Savoie) et Annie Genevard (LR, Doubs), et sur un travail permanent avec tous les acteurs de la montagne, le Conseil National de la Montagne, et en premier lieu l’ANEM, présidée par Laurent Wauquiez. « Pour la Montagne », le journal de l’ANEM, a d’ailleurs ces derniers mois largement communiqué sur cette co-rédaction du texte pour s’en féliciter.
Cette semaine, tous les députés ont eu la possibilité d’intervenir en commission, pour amender et donc améliorer encore ce texte déjà construit ensemble, tous bords politiques et tous massifs confondus. Certains, qui n’ont pas passé une seconde en commission, ont préféré étaler dans la presse les points de divergences qui subsistent.
Pourtant, les deux rapporteurs (Mmes Laclais et Genevard), et le ministre Jean Michel Baylet, ont accepté de retravailler les éléments encore en débat, avec l’objectif d’aboutir à une rédaction qui puisse être consensuelle lors de l’examen du texte à l’assemblée, le 10 octobre prochain.
Déjà fructueux avec l’Education nationale sur les écoles de montagne, le travail se poursuit avec les ministères de l’intérieur et de la santé sur les secours sur pistes ou l’accès aux soins. Il se poursuit aussi sur les dossiers UTN (unités touristiques nouvelles), où l’on ne peut voir la montagne sous le seul regard des aménageurs de quelques grandes stations des Alpes du Nord. Chacun a un intérêt à un travail de qualité, gage de succès à long terme pour notre tourisme montagnard. Ce dans tous les massifs, y compris et surtout les moins riches.
Alors gageons que la raison l’emporte sur les égoïsmes. Gageons que l’intérêt général de la montagne prime sur l’agitation médiatique et la menace de ne pas voter un texte bâti par et pour les montagnards.
Bernadette Laclais, rapporteure du projet de loi
Béatrice Santais, rapporteure pour avis de la commission du développement durable
Joël Giraud, président de la commission permanente du conseil national de la montagne.