En ces temps où les égoïsmes et les peurs paralysent la société, où la violence et le terrorisme sont à nos portes, un homme lumineux nous a quittés, Michel Rocard ; signe du destin en même temps qu'une conscience du monde, Elie Wiesel. Celles et ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer éprouvent aujourd’hui le sentiment d'avoir perdu un proche.
Lors de la campagne des européennes de 2004 où je lui avais fait parcourir ces Hautes-Alpes qu'il connaissait bien, il y avait eu ces rencontres hors du commun. Avec Miloud Oukili le clown franco-algérien dans la simplicité d'un bar d'Embrun, cet homme qui sortait les enfants des égouts de Roumanie où ils vivaient pour monter avec eux une troupe de cirque. Avec mon ami l'ancien conseiller général du Queyras Jean-Claude Catala qui avait eu la bonne idée de nous réunir pour une soirée de bonheur simple avec la famille Blanc d'Arvieux qui l'avait hébergé pendant ses années de scoutisme. La montée le lendemain à Clapeyto avec son compagnon de route Robert de Caumont où, malgré les névés, il avait retrouvé ses jambes de 15 ans, passant de l'émotion devant la stèle du pasteur Cadier à l’éclat de rire en se remémorant ses premières amours dans le chalet des éclaireurs unionistes. Un homme pétri d'humanisme et de solidarisme qui regardant ces sommets du Queyras qu'il gardait dans son cœur pensait et mettait en œuvre une nouvelle société où le mouvement était perpétuel ... loin des immobilismes actuels.
Vous qui de Brunissard ou du lac Néal passez aux chalets de Clapeyto, pensez à lui, il n'est pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Joël Giraud
Député des Hautes-Alpes
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