Publié le 05 Mars 2015
Thierry Braillard, Secrétaire d’Etat aux Sports, est passé par les Hautes-Alpes les 27 et 28 février, entre inaugurations et rencontres...
Déplacement dans les Hautes-Alpes
« Je suis venu parce que je suis lié d'une profonde amitié avec le député-maire Joël Giraud, qui m'a fait part des conditions particulièrement dangereuses de la montagne en hiver » annonçait Thierry Braillard, Secrétaire d'Etat aux Sports, lors de son arrivée à Montgenèvre vendredi 27 février. 29 skieurs et randonneurs ont été emportés dans les différents massifs français cet hiver, dont 13 dans le département. Le ministre est donc venu sur le terrain rencontrer les professionnels de la montagne et différents élus. Entre les 2 inaugurations, le ministre a eu un aperçu du travail conséquent des professionnels de la montagne. Sur le front de neige, il a découvert plusieurs ateliers organisés pour le grand public autour de la sécurité en montagne, réanimation, chien d'avalanche ou recherche de victimes, ont éveillé un intérêt marqué.
A Briançon : réunion grave au sommet : Une table ronde était organisée avec ces professionnels du secours et différents élus. En ligne de mire, la pratique du ski hors-piste, du ski de randonnée ou la randonnée en raquette, des disciplines particulièrement accidentogènes quand les pratiquants font fi de prudence.
« Je ne suis pas là pour donner de leçon, mais pour écouter. La montagne est un espace sauvage et préservé, espace de liberté pour tous. Il faut trouver comment elle peut le rester, expliquait-il. La plupart des accidents ont lieu lorsque le risque est estimé au degré 3 des risques d’avalanche sur une échelle de 5. Il peut très bien ne rien se passer comme il peut y avoir six avalanches alors que le risque est à ce niveau? Le degré est trop large, il faut peut-être réfléchir à créer une autre échelle ? »
Trois groupes de travail ont alors été mis en place pour apporter des suggestions sur le sujet, dont le ministre espère bien voir suivre les effets. Coordination des sites d’information sur la qualité de la neige et des conditions de la pratique du hors-pistes, actions de prévention et communication des stations sont notamment des axes de travail. Il n'est pas question pour le moment d'envisager un nouvel aspect législatif ou réglementaire pour limiter le nombre d’accidents.
Le sport à l'honneur : Thierry Braillard a ensuite visité le parc des sports de Briançon avec le maire Gérard Fromm, et a félicité les joueurs de hockey de l’équipe U22, sacrés champions de France, la semaine précédente. Dans les rangs on confiait un espoir secret : les abords du parc auraient bien besoin d'un petit coup de neuf, et la création d'un terrain synthétique sur l'espace chaotique des Sagnes serait bienvenue, si des subventions venaient l'encourager...
La journée chronométrée dans les Hautes-Alpes s'est poursuivie à La Salle-les-Alpes, avec l'inauguration de la nouvelle piscine, mise en service cet hiver. En soirée, Thierry Briallard s'est ensuite rendu à L’Argentière-la-Bessée. L'occasion de saluer plusieurs des sportifs de haut niveau du territoire, et d'honorer la grande fête des sports d’hiver organisée pour la première fois par la commission animations du Conseil Municipal de la commune.
Grand bain de jeunesse avec "Durancia"
Avec le développement des notions de bien-être, de relaxation et de remise en forme, l'attrait pour l'eau et ses bienfaits s'est considérablement renforcé. Les destinations touristiques voulant proposer une offre dans le domaine s'y plient toutes. C'est donc tout naturellement que Montgenèvre a opté pour cette stratégie, lui permettant de surcroît de monter en gamme tout en développant ses capacités d'accueil. Pour une station d'altitude, le nouvel équipement "Durancia" vient aussi renforcer l'offre annuelle, au-delà de la saison hivernale.
Montgenèvre, par sa stratégie de développement et son potentiel, situation transfrontalière, problématique d'aménagement et d'équilibre urbain, …. offrait une situation idéale pour entrer dans cette nouvelle ère touristique. Situé à 1 860 m d’altitude, le nouveau centre balnéoludique s’est implanté au cœur de la commune fin 2014. La réalisation de trois étages comporte un espace de bien-être et de balnéo avec sauna, hammam, lampes chauffantes pour la détente et le repos et des diffuseurs d’arômes. Il propose également un espace aquatique et des activités dynamiques comme l’aquabike, aquagym ou encore l’aquadouce, le tout au pied d'un panorama vertigineux. La société d'exploitation a déjà recruté une trentaine de personnes pour travailler en son sein.
Vendredi 27 février, plus de 200 personnes inauguraient son ouverture en grande pompe autour de Thierry Braillard. « L’histoire du centre Durancia balnéo et spa commence par un besoin de renouveau. En effet, la commune se devait de remplacer la piscine municipale devenue obsolète. Dans le même temps, Montgenèvre, doyenne des stations de sports d’hiver, s’est inscrite dans un programme de développement touristique 2001-2025 visant l’excellence des loisirs, notamment au travers de la diversification de l’offre. L’architecture simple, sensible et attirante qui s’inspire du paysage des bords de la Durance et utilise des matériaux locaux. Le projet est beau, intelligent et responsable. Il dispose d’une parfaite intégration paysagère, respecte l’environnement, la culture et l’histoire de la station. C’est la société Equalia, spécialisée dans la gestion d’équipements de loisirs, fruit d’une expérience de 25 ans sur le marché des délégations de services publics, qui a été choisie pour exploiter le centre Durancia pour les 12 prochaines années » s'enthousiasmait Guy Hermitte, maire de Montgenèvre. Du projet aux obtentions administratives, en passant par un chantier taille, il aura fallu près de 8 ans pour voir éclore le bâtiment. À l’époque où la simple idée avait été mentionnée, le projet avait fait grincer des dents dans une vallée voisine, notamment avec la véhémence non dissimulée de Pierre Bouvier, l’ancien maire du Monêtier-les-Bains. Mais depuis, l'eau a coulé sous les ponts... et chacun se vante de sa complémentarité.
Infos en bref : Le centre a demandé un investissement de 10 M€ environ. L'architecte de Durancia est Luis Reggiardo. L'établissent comprend 3 600m² d'espace couvert, et plus de 1 100m² en extérieur. Durancia propose diverses formules et abonnements.
Une statue emblématique
Suivait ensuite l’inauguration d’un nouvel emblème : 12 m de haut pour une statue en treillis d'inox, la sculpture a été baptisée "L'Envol". Elle a été réalisée par Christian Burger, dont l'atelier se situe à Embrun. Connu sur le département il est également le créateur de la statue d’Edward Whymper à l’Argentière-La-Bessée, et plus récemment de l’œuvre éphémère déposée sur le sommet de la Barre des Ecrins à l’occasion du 150ème anniversaire de son ascension.
"L'envol" a nécessité 2 ans de travail, entre sa conception et jusqu’au transport de la structure à Montgenèvre. Presque transparente, elle s’intègre parfaitement au paysage que constitue le stade du slalom du Prarial, et s'ouvre sur le Janus au Sud, le Chaberton au nord-est, dans le prolongement des sommets olympiques italiens de la Via Lattea. L'oeuvre représente l'envol de la discipline « ski », avec le 1er concours International de ski du 11 février 1907, qui consacrait alors Montgenèvre comme la première station de sports d'hiver.
Porte d'entrée franco-italienne, la réalisation fait aussi écho à la dimension européenne de la station. Le concours de l'époque, organisé par la section locale du Club Alpin Français, avait réuni sous son aile 6 nations. Et bien des décennies plus tard, "L'Envol" s'élève pour le rappeler.
« C'est l'histoire de notre territoire et des pionniers qui l'ont façonné que nous souhaitons mettre en lumière. Les territoires montagnards ne sont comparables à aucun autre. En leur sein, le sport est toujours plus que le sport. Il constitue souvent le principal horizon socio-économique dans lequel veulent vivre nos enfants, école de la vie, de l'effort, du dépassement, de la solidarité, de l'esprit d'équipe et de cordée. Les objectifs d'image et de promotion perdurent ainsi, et la région PACA comme le Conseil général n'ont pas manqué de s'associer à nous pour soutenir financièrement ce projet. Nous leur exprimons, ainsi qu'à tous les techniciens, notre gratitude. C'est une réalisation d'excellence » disait Guy Hermitte, au pied du premier "skieur sauteur" de l'histoire du massif des Alpes. Une centaine de personnes, dont plusieurs élus du territoire français et même italien, sont venus saluer la réalisation, en présence Thierry Braillard, Secrétaire d'État aux Sports.
Valérie Merle
En visite à La Bâtie-Neuve
Samedi 28 février, Thierry Braillard Secrétaire d'Etat aux Sports, a achevé son marathon hivernal haut-alpin par une visite éclair dans la vallée de l'Avance. Accompagné du député-maire de l'Argentière-la-Bessée, Joël Giraud, il a été accueilli par Joël Bonnaffoux , Maire de la Bâtie-Neuve, Pierre Besnard, Préfet des Hautes-Alpes, puis rejoint par la députée Karine Berger.
Pas d'inauguration d'ouvrages pour le ministre, ni de parrainage d'épreuves mais juste une visite au gymnase du collège de La Bâtie-Neuve pour rencontrer les sportifs d'une petite ville qui ne compte pas moins de 1 200 licenciés et 32 associations, mais aussi, sans doute, pour apporter un soutien tangible aux candidats de la majorité présidentielle aux futures élections départementales.
« Quand on est à Paris, il y a beaucoup de discours sur le sport pour tous. Mais ce ne sont que des mots, c'est sur le terrain que cela devient concret, a confié le Ministre avant
d'ajouter, La Bâtie-Neuve développe le Sport pour tous. L'essentiel est de pratiquer. Il faut des équipements bien sûr mais aussi une volonté et une détermination, vos 1 200 licenciés ne tombent pas du ciel ».
Thierry Braillard a assisté à des démonstrations des clubs sportifs. Il s'est notamment attardé pour échanger avec deux licenciés d'une section handisport-tennis très active. Le secrétaire d'Etat aux Sports s'est « engagé », non sans humour, à participer à l'épreuve des 6 km du 5ème trail des Contreforts de Piolit en mars prochain à la seule condition que les deux députés présents, Karine Berger et Joël Giraud, l'accompagnent !
Thierry Braillard a quitté La Bâtie-Neuve en direction de l'aéroport de Marseille sans étape à Gap.
Alain Baradat