Toujours mobilisés pour le droit de mourir dans la dignité, les radicaux de gauche se sont exprimés hier sur le sujet de la fin de vie par la voix de leur collègue Stéphane Saint-André, député PRG du Pas-de-Calais, intervention vivement soutenue et applaudie par le député des Hautes-Alpes Joël Giraud.
Suite à la publication du rapport que les députés PS Alain Claeys et UMP Jean Leonetti, viennent de soumettre au Président de la République sur ce sujet, les députés RRDP ont souhaité faire savoir au gouvernement qu’ils ne pouvaient se satisfaire des conclusions de ce rapport, qui ne prévoit qu’une loi Leonetti bis.
Il faut en finir avec l’hypocrisie, entendre les aspirations profondes de la société et y répondre avec courage.
Rappelons que le vote d’une loi à ce sujet est une demande très ancienne du parti radical de gauche. Henri Caillavet fut notamment l’auteur, dès 1976, d’une proposition de loi contre les abus de l’acharnement thérapeutique. Les radicaux ont été les premiers à déposer des propositions de loi relatives à l’assistance médicalisée pour une fin de vie dans la dignité, la dernière datant du 26 septembre 2012.
Un sondage IFOP d’octobre 2014 indique que 96 % des Français sont favorables à la dépénalisation de l’euthanasie et que 40 % d’entre eux ne voteraient pas ou hésiteraient à voter pour un candidat opposé à l’euthanasie ou au suicide assisté.
Pour les radicaux de gauche, rien dans le nouveau texte ne prend en compte la douleur psychologique, la même qui a mis sur le devant de la scène médiatique des affaires telles que celles de Vincent Humbert, de Vincent Lambert ou, plus récemment, de Jean Mercier. Pas de réponse aux situations humainement insupportables de personnes en état végétatif chronique, qui ne sont pas, à proprement parler, en fin de vie, mais dont l’absence totale de perspective d’évolution médicale rend la survie psychologiquement inenvisageable. Rien qui offre une solution humaine quant au choix ultime du moment et des conditions de sa propre mort.
Joël Giraud et ses collègues réclament dans un projet de loi un véritable progrès sociétal et la fin d’un consensus mou sur ce sujet pour répondre aux besoins des patients. Ils ont eux-mêmes déposé une proposition de loi en ce sens.
La ministre Marisol Touraine les a assurés que le prochain débat parlementaire qui commencera en janvier prochain sera le signe d’un changement de perspective majeur et une avancée très importante où le législateur devra se placer du point de vue des malades, et non des droits et des devoirs des médecins pour faire faire avancer les propositions à partir de la voix des malades.
Les radicaux de gauche demeurent plus que jamais vigilants d’autant que, après avoir menacé cet automne de quitter le gouvernement, le Parti Radical de Gauche avait obtenu de Manuel Valls l’assurance qu’un texte sur la fin de vie serait déposé au Parlement d’ici à la fin du quinquennat.