Joël Giraud, rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires économiques sur le projet de loi de finances pour 2014 sur le Commerce Extérieur a interpellé la Ministre du Commerce Extérieur ce mercredi 6 novembre en commission des affaires économiques sur les crédits prévus pour 2014.
Le député des Hautes-Alpes a rappelé l’objectif ambitieux fixé en matière de commerce extérieur par le Premier ministre, soit le retour à l’équilibre en 2017 de nos échanges commerciaux, hors énergie, objectif peut-être même utopique pour certains eu égard au déficit "record" que la France venait de connaître en 2011 (73 milliards d’euros).
Les chiffres de 2012 (un déficit ramené à 67 milliards d’euros), et plus encore ceux qu’affichera l’année 2013 (environ 60 milliards d’euros), montrent que notre pays, sur ce point, est plutôt sur la bonne voie.
Il faudrait toutefois que l’amélioration s’amplifie nettement pour que l’objectif puisse être atteint car le déficit demeure très important et ses défauts majeurs perdurent, notamment le faible nombre d’entreprises exportatrices et l’extrême concentration des exportations sur les plus grandes d’entre elles.
L’enrayement du déclin en la matière est le fruit d’une adaptation volontariste et concertée de notre système de soutien au commerce extérieur qui s’est poursuivie en 2013 avec le rôle de pilote dévolu aux régions (réajustement des missions d’Ubifrance et le volet international de la Banque publique d’investissement). Sur ce point, Joël Giraud considère qu’il est souhaitable qu’Ubifrance privilégie le ciblage et la personnalisation, plutôt que le "saupoudrage" des aides en direction de trop d’entreprises : la réflexion doit porter sur la manière de mettre le maximum de moyens là où les opportunités sont les plus fortes.
Cette rénovation du système d’aides pourrait connaître une nouvelle étape importante en 2014 si le rapprochement entre Ubifrance et l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) était concrétisé, projet sur lequel le député des Hautes-Alpes a fait part de ses réserves à la ministre.
Il est capital d’adopter la bonne stratégie car les crédits prévus pour 2014 sont soumis à la rigueur que la situation de notre économie impose.
En tant que rapporteur Joël Giraud a émis un avis favorable à l’adoption des crédits du commerce extérieur pour 2014 tout en soulevant quelques questions majeures relatives aux relations de confiance entre les États-Unis et l’Europe et leur réciprocité suite aux révélations sur l’ampleur de l’espionnage nord-américain, aux négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, aux nombreux accords de libre-échange négociés par l’Union Européenne et à l’accord d’investissement avec la Chine devant favoriser l’accès des entreprises et investisseurs de chaque partenaire au marché de l’autre.
Concernant le volet européen, Joël Giraud a souhaité savoir si la ministre du commerce intérieur partage le point de vue d’Arnaud de Montebourg et du commissaire européen à l’Industrie Antonio Tajani, qui estiment que le niveau de l’euro est trop élevé pour la compétitivité de notre industrie et qui souhaiterait qu’une véritable politique monétaire soit menée.
Enfin, le député a insisté sur les coopérations décentralisées et a manifesté son souhait de voir encouragé le réseau de correspondants de la diplomatie économique qui contribuent à la lisibilité des actions de la France à l’international et donc de son efficacité. A titre d’exemple la coopération menée au titre par le député des Hautes-Alpes entre le Massif des Alpes et le Sechuan (Chine) a rapporté en trois ans 30 millions d’euros à des entreprises française au travers d’un cluster, ce qui démontre qu’une opération de regroupement d’entreprises menée par deux régions, l’Etat et un consulat général peut s’avérer tout à fait efficace !
La ministre a confirmé l’attachement du gouvernement aux coopérations décentralisées et au poids donné aux régions qui sont, dans ce domaine, les bons partenaires et les meilleurs interlocuteurs. En effet, les élus connaissent mieux que les administrations centrales leur territoire et leur tissu économique et sont les meilleurs interlocuteurs pour les entreprises locales. Le territoire est un levier essentiel pour l’export et « la compétitivité du territoire est la compétitivité de la France ».
Concernant la politique commerciale, des négociations sont ouvertes avec les USA et commenceront à prendre forme mi novembre. Un groupe de travail a été constitué afin de trouver avant la fin de l’année la meilleure façon de travailler en matière de renseignements économiques entre les alliés. La ministre a assuré qu’aucune négociation sur les données personnelles n’avait été envisagée.
Ecoutez l’intervention de Joël Giraud : http://www.youtube.com/watch?v=ogVfCkOBsMQ&feature=youtu.be
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