Question publiée au JO le : 05/03/2013 page : 2410
Réponse publiée au JO le : 11/06/2013 page : 6224
Date de changement d'attribution : 19/03/2013
Texte de la questionM. Joël Giraud appelle
l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur le
décret du 10 octobre 2012 qui exige la fermeture au plus tard le 10
octobre 2016 de l'ensemble des installations auxiliaires de contrôle
technique (IAX) exploitées chez les concessionnaires principalement par
les réseaux Dekra et Autovision. Cet arrêté fait suite à une décision du
Conseil d'État du 21 octobre 2011 qui soulignait dans l'existence de
ces centres auxiliaires un non-respect du principe d'égalité entre les
réseaux et les centres indépendants. La mise en application de ce décret
aura comme conséquence une diminution et un éloignement des centres de
contrôle qui seront moins nombreux et moins proches. Si pour les
véhicules légers cette disposition génèrera des désagréments mineurs,
elle aura de lourdes conséquences sur les véhicules lourds : hausse des
temps de conduite, augmentation des frais de carburants, alourdissement
du calcul de la taxe poids lourds, hausse possible des tarifs du
contrôle technique, un engorgement des centres et un éclatement
géographique du pack de services. Il lui demande de bien vouloir
reconsidérer les termes du décret de 2012 et de bien vouloir étudier, en
concertation avec les acteurs du secteur, la solution alternative
d'élargir à tous les acteurs (réseaux et indépendants) la possibilité
d'ouvrir des centres auxiliaires.
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Texte de la réponseLe contrôle technique
des véhicules est réglementé par les articles R. 323.1 à R. 323-26 du
code de la route. Ces articles fixent, notamment, les conditions
d'agrément des installations de contrôle et, en particulier, celles
prévues pour les installations dites auxiliaires. Le code de la route
fixe une règle de bon sens : l'activité d'un centre de contrôle doit
s'exercer dans des locaux n'abritant aucune activité de réparation ou de
commerce automobile et ne communiquant avec aucun local abritant une
telle activité, pour éviter le mélange des genres entre contrôleur et
réparateur. Le code de la route accordait, par dérogation à cette règle,
la faculté d'exploiter des installations auxiliaires situées dans des
locaux abritant des activités de réparation ou de commerce automobile,
mais réservait cette faculté aux seuls centres de contrôle rattachés à
un réseau national de contrôle agréé. Le Conseil d'État a jugé, le 21
octobre 2011, que le fait de réserver cette dérogation aux seuls centres
de contrôle raattachés aux réseaux de contrôle agréés, et pas aux
centres de contrôle indépendants, méconnaissait le principe d'égalité,
au motif que la différence de traitement ainsi instituée entre les
centres rattachés à un réseau et les centres indépendants était
manifestement disproportionnée par rapport à leur différence de
situation. Il a indiqué qu'il appartenait au pouvoir réglementaire de
tirer les conséquences de cette illégalité. A la suite de cet arrêt du
Conseil d'État, les services du ministère délégué aux transports, à la
mer et à la pêche ont pris l'attache des différents intervenants, les
opérateurs en réseau ou indépendants comme les différents syndicats et
fédérations de transporteurs, afin de dégager une rédaction prenant en
compte à la fois les attentes des uns et des autres, mais également les
besoins de couverture du territoire français en installations de
contrôle. Un projet de décret a été préparé en ce sens et publié le 12
octobre 2012. Ce décret a décidé de l'abrogation des dispositions du
code de la route relatives aux installations auxiliaires : plus aucune
dérogation à la règle posée ne sera accordée à aucun centre. Cette
dérogation ne se justifie plus, le maillage nécessaire étant largement
atteint. A la privatisation du contrôle des poids-lourds en 2005, les
163 centres existants permettaient de réaliser la totalité des visites
techniques. La possibilité de créer des installations auxiliaires a
néanmoins été prévue, à l'image de ce qui avait été prévu à l'origine
pour les véhicules légers, dans le souci de parfaire le maillage. Depuis
2005, de nombreuses installations ont été agréées, portant ainsi le
nombre de centres spécialisés fin 2012 à 336 (+106 % par rapport à 2005)
auxquels s'ajoutent 81 installations auxiliaires, installations
ouvertes en général une à deux demi-journées par semaine. En parallèle,
le nombre de contrôles techniques réalisés sur l'année est passé de 1
139 914 en 2005 à 1 167 359 en 2012, soit une augmentation de 2,4 %
seulement. En outre, sur les 1 167 359 contrôles réalisés en 2012, seuls
44 610 ont été réalisés dans des installations auxiliaires, soit 3,8 %
des contrôles réalisés au total. Il convient de noter que l'ensemble de
la profession du contrôle technique a reconnu lors des échanges que le
nombre de centres était largement suffisant ; par ailleurs, les
opérateurs indépendants n'étaient pas demandeurs de se voir accorder la
possibilité d'ouvrir des installations auxiliaires. En outre, offrir à
tous la possibilité de créer des installations auxiliaires aurait mis à
mal le principe de séparation entre les activités de contrôle et les
activités de commerce et de réparation automobile. Il n'apparaît donc
pas souhaitable d'ouvrir à tous les opérateurs la possibilité de créer
des installations auxiliaires. Le décret a prévu un délai d'adaptation :
les agréments délivrés aux installations auxiliaires peuvent être
maintenus dans l'intérêt de la sécurité routière pour une durée d'au
plus 4 ans si les circonstances locales le justifient. Pour ces raisons,
il ne paraît pas opportun de revenir sur les termes du décret du 10
octobre 2012.
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