Question publiée au JO le : 16/04/2013 page : 4083
Réponse publiée au JO le : 30/04/2013 page : 4808
Date de changement d'attribution : 23/04/2013
Texte de la questionM. Joël Giraud attire
l'attention de Mme la ministre de la réforme de l'État, de la
décentralisation et de la fonction publique sur la situation des
postiers suite à la disparition de l'ancienne administration des PTT. Au
moment de la séparation en deux exploitants publics, il a été proposé
aux agents de choisir entre de nouveaux grades et fonctions liés aux
emplois des deux entreprises la Poste et France télécom ou bien de
conserver leur grade et statuts de la fonction publique d'État.
Vingt-neuf mille agents ont alors choisi de rester sur leur grade
d'origine et ont vu leur carrière bloquée, de 1993 à 2005 pour France
télécom et à 2010 pour la Poste. La loi adoptée le 9 novembre 2009 par
le Sénat entérinait alors les précédentes conclusions du Conseil d'État
condamnant l'État solidairement avec la Poste et France télécom pour
illégalité fautive. Le texte instaurait les diverses modalités de la
reconstitution de la carrière des fonctionnaires de la Poste,
dispositions qui furent rejetées lors du vote définitif de la loi. Seul
un décret du 14 décembre 2009 devait permettre de réparer les préjudices
subis et d'appliquer un système de promotion interne au bénéfice des
personnels de la Poste. Or, dans la réalité des faits, le nombre annuel
de promotions reste ridicule et ne concerne qu'un très faible
pourcentage de salariés. La grande majorité d'entre eux ne pourront
jamais en bénéficier. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître
les intentions du Gouvernement au sujet de cette situation et notamment
quelles solutions il envisage de rechercher afin de rétablir le droit
des personnels de la Poste et de France télécom qui réclament
légitimement la reconstruction de leurs carrières et la réparation des
préjudices subis.
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Texte de la réponseSuite à la décision du
Conseil d'Etat du 11 décembre 2008, la promotion dans les corps de
fonctionnaires dits « reclassés » de La Poste a été relancée par le
décret n° 2009-1555 du 14 décembre 2009 relatif aux dispositions
statutaires applicables à certains corps de fonctionnaires de La Poste :
celui-ci permet de réaliser des promotions dans l'ensemble des corps
dits de « reclassement » de l'opérateur. En l'absence de recrutement
externe depuis des années et en raison de l'existence de quotas
statutaires, les possibilités de promotions étaient en effet très
réduites. Cependant, des mesures spécifiques existaient déjà qui
favorisaient l'accès aux corps de classification. Ainsi, les reclassés
peuvent se présenter aux premiers concours internes au même titre que
les agents ayant choisi la classification. Par ailleurs, l'accès aux
grades d'avancement des corps de classification a été ouvert aux
reclassés bien que les règles statutaires de la fonction publique
réservent exclusivement cet accès aux agents du corps concerné en vertu
du principe d'égalité de traitement des fonctionnaires au sein d'un même
corps. Les fonctionnaires dits reclassés peuvent donc désormais opter
pour une évolution de carrière au sein des corps de classification, sans
perte d'identité statutaire, ou une promotion au sein des corps de
reclassement. S'agissant de la décision du Conseil d'Etat du 11 décembre
2008, la Haute Cour n'a pas enjoint au Gouvernement de procéder à la
reconstitution de carrière des agents pouvant être concernés par le
droit à une promotion. Le Conseil d'Etat a, de plus, explicitement
précisé dans une décision récente du 18 novembre 2011, que l'exécution
de sa décision du 11 décembre 2008 n'impliquait pas que les mesures
réglementaires nouvelles soient dotées d'un effet rétroactif. La
reconstitution de carrière constitue d'ailleurs un acte administratif
extrêmement rare. Elle n'est intervenue dans le passé que pour réparer
des préjudices de carrière imputables aux évènements de la seconde
Guerre mondiale et aux évènements d'Afrique du Nord et de la guerre
d'Indochine. Au demeurant, les fonctionnaires dits reclassés bénéficient
d'un taux de promotion dans l'ensemble comparable à celui des
fonctionnaires dits reclassifiés.
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