Question
publiée au JO le : 05/03/2013 page : 2357
Réponse
publiée au JO le : 02/04/2013 page : 3515
Texte
de la question
M.
Joël Giraud alerte M. le ministre des affaires étrangères sur la prochaine
conférence finale pour un traité sur le commerce des armes qui se déroulera du
18 au 28 mars 2013 aux Nations-unies. Un tel instrument destiné à réguler au niveau
mondial les transferts d'armes classiques sera une première historique qui
permettra de prévenir les conséquences meurtrières d'un commerce non régulé et
protègera réellement les populations civiles. Ce traité devra obliger les États
à refuser, suspendre ou annuler une autorisation de transfert international
d'armes susceptibles d'être utilisée pour commettre ou faciliter une violation
grave du droit international relatif aux droits humains ou du droit international
humanitaire. Un tel traité devra être un outil solide, juridiquement contraignant,
permettant de s'attaquer efficacement aux conséquences dévastatrices de la
violence armée et des conflits à travers le monde. La France jouant un rôle
décisif dans ce dossier, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les
intentions du Gouvernement sur ce sujet afin qu'elle respecte ses engagements
internationaux notamment en matière de droits humains.
Texte
de la réponse
Les
193 Etats membres des Nations unies, les représentants des organisations
régionales et de la société civile, se réunissent du 18 au 28 mars à New York,
pour la conférence finale pour un traité sur le commerce des armes.
L'objectif de
ce traité, comme celui de la France dans cette négociation, est d'établir des
normes internationales les plus strictes possible pour réguler les transferts
d'armes classiques. Cet instrument international répond à l'urgence de prévenir
efficacement les conséquences dramatiques du commerce, non régulé, des armes
classiques sur les populations civiles. La prise en considération des critères
des droits de l'Homme et du droit international humanitaire dans l'évaluation
d'une autorisation d'exportation de matériels de guerre, constitue, pour la France,
le point essentiel de ce traité. Il prévoit surtout que les Etats refusent tout
transfert susceptible de faciliter la commission de crimes de guerre, d'actes
de génocide, ou de violer les embargos du conseil de sécurité.
Par ailleurs,
malgré les réticences initiales de certains Etats, les armes légères et de
petit calibre, responsables de centaines de milliers de victimes par an, sont désormais
couvertes dans le champ d'application du traité. Celui-ci prévoit également le
contrôle de l'ensemble de la chaîne des transferts d'armements (exportation,
importation, transit, transbordement et courtage). Enfin, des mesures de
transparence ont été insérées, se traduisant par l'établissement de rapports
sur la mise en oeuvre du traité et sur les autorisations de transferts
délivrées. Dans le cas où le traité serait adopté à l'issue de la conférence,
il sera soumis au vote de l'assemblée générale des Nations unies, puis ouvert à
la signature. La procédure de ratification par la France dépendra alors du
calendrier du Parlement.
Enfin, le traité entrera en vigueur quatre-vingt-dix
jours après la date de dépôt du soixante-cinquième instrument de ratification.
La France demeure vigilante quant aux éventuelles tentatives d'affaiblissement
dont ces dispositions pourraient faire l'objet, et s'attachera à soutenir leur
maintien et leur consolidation dans le texte final.