Le député PRG Joël Giraud indigné par cette nouvelle s’estime dupé et appelle à une nouvelle mobilisation face à l’attitude et aux mensonges de l’Agence Régionale de Santé et de la Présidente de la Conférence Territoriale de Santé
Le projet régional de santé de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la période 2011 - 2016 a été arrêté par l’ARS dans sa version définitive, le 31 janvier 2012, suite à la phase de consultation qui s'est déroulée du 24 octobre 2011 au 15 janvier 2012.
Par rapport à sa version initiale, il apparait peu de changements dans la partie du Schéma régional d’organisation de soins (SROS) relative à la réanimation.
En effet, alors que le Directeur Régional de l’ARS, sommé de revoir sa copie par le Ministère de la Santé, avait affirmé à l’occasion de la réunion qui s’est tenue en Préfecture des Hautes-Alpes, le 9 janvier dernier, qu’ « il y a et il y aura un service de réanimation au Centre Hospitalier de Briançon », force est de constater que la fermeture de cette unité de réanimation est toujours à l’ordre du jour.
Seul changement, il est désormais précisé dans le SROS que « la réorganisation sur Gap de l’activité des réanimation de Gap et Briançon, avec une orientation progressive de la réanimation de Briançon vers une activité de surveillance continue plus importante » ne sera pas effective à l’horizon 2014… mais il est clairement indiqué que la volonté de ne maintenir qu’un des 2 services de réanimation existants, au détriment de celui de Briançon, sur le territoire de santé des Hautes-Alpes constitue toujours un objectif à atteindre à l’horizon 2016.
En effet, le projet régional de santé vient confirmer le souhait de l’ARS de ne conserver que les unités de réanimation dont la capacité d’accueil est supérieure à 8 lits et de prévoir l’association à une autre structure pour celles qui seraient d’une taille inférieure à 7 lits, comme celle du centre hospitalier de Briançon.
Autrement dit, cela reviendrait à supprimer plus de la moitié des unités de réanimation de la Région puisqu’il est par ailleurs indiqué dans le projet « qu’au 1er janvier 2011, 23 unités de réanimation de la Région PACA, sur un total de 45, disposaient de 8 lits et 2 de 6 lits et que « même si ce format n’est pas le plus répandu dans la région où un grand nombre d’unités de plus petite taille prédominent, une orientation dans ce sens est proposée » !
Ainsi, selon l’ARS « l’évolution de la prise en charge de patients en unité de réanimation devrait connaître, sur la durée du schéma ou un peu au-delà, une évolution notable » et la solution retenue consisterait en « la constitution d’une équipe soignante unique, en charge de l’organisation des soins critiques sur les établissements qui partagent ce souhait de coopération. L’optimisation de cette gestion se fera spontanément, en développant sur un établissement les activités cliniques d’excellence qui nécessitent une activité de surveillance continue en aval des soins, et sur l’autre celles qui nécessitent une activité de réanimation, mieux dimensionnée dans sa capacité d’accueil ».
Cette réorganisation de l’offre de soins visant à ne maintenir qu’une seule structure de réanimation entre Gap et Briançon se fera d’après l’ARS en deux temps : dans une première étape, de 2012 à 2014, compte tenu des contraintes réglementaires architecturales, démographiques et économiques, il est prévu un rapprochement des équipes des réanimations, tandis que la deuxième étape, de 2014 à 2016, conduira au terme du présent schéma à réorganiser l’offre de soins conformément au tableau ci-dessous.
Le député-maire de l’Argentière s’est dit indigné par cette annonce et il estime avoir été trompé par le Directeur Régional de l’ARS et la Présidente de la Conférence Territoriale de Santé, pris tous deux en flagrant délit de mensonge.
En effet, alors que cette dernière s’est félicitée, hier, dans la presse locale d’avoir obtenu du premier le maintien du service de réanimation de Briançon, en réalité « il n’est est rien puisqu’il ne s’agit que d’un sursis accordé pour la durée du projet régional de santé dans la mesure où sa fermeture est toujours prévue pour 2016 » a fustigé le député radical de gauche.
Le parlementaire haut-alpin n’a pas caché sa colère lorsqu’il a appris cette volte-face de l’ARS au mépris des engagements pris, de l’importante mobilisation citoyenne et surtout de la demande expresse du Ministère de la Santé qui avait prié l’ARS de revoir sa copie à l’occasion du rendez-vous obtenu par Joël Giraud en décembre dernier avec le Directeur de cabinet de la Ministre. Entretien durant lequel le député de la 2ème circonscription des Hautes-Alpes et le Maire de Briançon avaient été particulièrement fermes sur la nécessité de réécrire le passage du projet régional de santé relatif à la réanimation afin que l’on ne soit pas sur une logique de renvoi à plus tard.
Par conséquent, Joël Giraud a immédiatement sollicité un nouveau rendez-vous au Ministère de la Santé.