Les députés étaient appelés à débattre, mardi 14 juin 2011, à l’Assemblée Nationale du projet de loi de finances rectificatives de la sécurité sociale pour 2011 et notamment de sa disposition centrale : la création d’une « prime » pour les salariés dont l’entreprise verse des dividendes en augmentation par rapport à l’année précédente et comporte au moins 50 employés.
Curieux hasard du calendrier – à moins qu’il ne s’agisse d’une coïncidence savamment orchestrée – le gouvernement annonce le versement d’une prime de 1000 euros pour certains salariés immédiatement après le vote sur la fin du bouclier fiscal et l’allégement concomitant de l’ISF et à moins d’un an d’une importante échéance électorale…
Une chose est sûre, avec les modalités imposées, ils seront très peu à toucher les 1200 euros promis, et les quelques rares qui toucheront la prime se verront très certainement accorder un montant bien moindre. « C'est devenu une aumône très aléatoire. On ne sait pas exactement de combien elle va être. Elle rétrécit sans arrêt depuis son lancement... » ironise à ce sujet le député PRG des Hautes-Alpes.
« Cette mesure contribue à créer plus d’inégalités entre les salariés et les fonctionnaires mais aussi entre les salariés du privé eux-mêmes » regrette Joël Giraud.
« Le gouvernement tente de nous faire croire que cette mesure sera obligatoire mais il n’en sera rien. Le faire croire est tout simplement un tour de passe-passe d’un autre âge ! » a-t-il encore ajouté.
En fait, cette prime sera négociée et son versement sera conditionné à un accord au sein de l’entreprise. Ainsi, le gouvernement incite les entreprises concernées à verser une prime exonérée de charges sociales au lieu de procéder à des augmentations de salaire.
« Cette prime injuste n’est qu’une illusion pour la grande majorité des Français qui éprouvent les plus grandes difficultés à boucler leurs fins de mois » déplore l’élu haut-alpin.
« C'est une prime fantôme pour les salariés et pour ceux qui en bénéficieront, cela sera sans lendemain », fustige Joël Giraud. « Il n'y a rien là qui puisse régler la question du pouvoir d'achat gravement affaibli par les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.», précise le député-maire de l’Argentière-La Bessée.
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