A la demande de Bruxelles, la France a fait figurer dans le projet de loi de finances rectificatives pour 2010 la suppression des restrictions à l'achat de tabac à l’étranger. Une annonce qui a provoqué un tollé des anti-tabac, mais aussi des buralistes hauts alpins, qui craignent une explosion des achats transfrontaliers.
Le député PRG des Hautes-Alpes, Joël Giraud, une nouvelle fois à l’écoute des revendications de la profession, s’insurge contre ce projet gouvernemental et considère que l’enjeu est de taille pour un département frontalier comme les Hautes-Alpes. « Cette décision va vraiment avoir une grosse incidence. Quand on passe un moment à Clavière, à une vingtaine de minutes seulement de Briançon on voit très bien que les Briançonnais font l’aller-retour pour acheter leurs cigarettes. Ça va amplifier ce phénomène ».
Conscients des conséquences fâcheuses que cette décision pourrait une nouvelle fois engendrer pour les buralistes hauts-alpins, le député Joël Giraud n’a pas tardé à réagir et à mobiliser ses collègues députés radicaux de Gauche afin de déposer un amendement au projet de loi de finances rectificatives.
Il dénonce un nouveau coup porté à la profession. « Je ne comprend pas que le gouvernement, qui lutte durement depuis des années contre le tabac avec des augmentations répétées, lève les restrictions », s'inquiète le député des Hautes-Alpes, qui estime qu’ « Il y a une contradiction à ce que L'Europe mène d’un côté une politique de lutte générale contre le tabac et, d'un autre côté, à ce qu’elle favorise sa libre circulation. »
Pour l’élu haut-alpin, il n’est pas question de fragiliser encore davantage une profession déjà fortement touchée par les récentes hausses du prix du tabac et de laisser les taxes perçues par l’État sur le tabac filer directement dans les pays frontaliers .
Réunie mercredi 1er décembre, la commission des finances a adopté l’amendement présenté par Joël Giraud visant à annuler le projet de suppression des articles 575 G et H du Code général des impôts. Le projet reste toutefois suspendu à la position du gouvernement et au vote de l’Assemblée en séance publique, mercredi 8 décembre.
L’élu haut-alpin reste par conséquent vigilant et mobilisé tout comme l’ensemble de la profession dans le département jusqu’au vote final.
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