M. Joël GIRAUD attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la question des modalités du dépistage ou « repérage » de la surdité. La fédération nationale des sourds de France (FNSF) appelle l'attention sur l'importance du diagnostic de surdité en bas âge et surtout sur les conditions dans lesquelles le dépistage est réalisé, qui sont indissociables des modalités d'accueil de la surdité qui en découlent. Il s'agit du diagnostic centré sur l'enfant, de l'annonce de l'information centrée sur les parents, et des répercussions sur le « potentiel langagier » ainsi que celle du « libre choix » des parents en termes de mode de communication. Le problème soulevé est que l'accès aux langues signées précocement, dans notre pays, n'est toujours pas assuré. Ce qui contredit les indications de nombreux travaux se démarquant nettement des positions des spécialistes de l'audio phonatoire, ainsi que des recommandations du Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) de 1994 et de 2008. La FNSF prétend que l'accès au langage n'est pas réductible au domaine de l'acoustique et que la surdité ne porte tort en aucun cas aux potentiels langagiers ; « que l'accès au langage est permis et facilité par les voies visuelles et gestuelles très précocement ; qu'une entrée précoce dans les langues signées ne s'oppose pas à la pratique ultérieure de langues sonorisées ou écrites ; qu'il est abusif de prétendre demander aux parents de ne pas recourir aux langues signées ». Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures elle entend prendre pour que les expérimentations en cours dans lesquelles aucun dépistage n'a été orienté pour soutenir les parents vers la LSF, ne fassent pas du diagnostic de dépistage de surdité un aiguillage vers un traitement exclusivement par le son.
Commentaires