Vous avez été nombreux à me faire par de votre inquiétude à propos du projet de loi de lutte contre la délinquance, certains s'inquiètent du rôle de délateurs que l'on veut faire jouer aux maires, d'autres du principe des dépistages de trouble du comportement dès l'age de trois ans...
voici mon point de vue :
La remise en cause du secret professionnel avait été préconisé par le rapport Bénisti du printemps dernier et de nombreux travailleurs sociaux avaient dénoncé cette dérive. En ce qui concerne le rôle des maires, de nombreux élus, y compris de droite, regroupés au sein du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), ont unanimement dénoncé « une loi d’opportunité ».
Mais il faut replacer cette mesure dans l’ensemble du contexte politique. Il s’agit de la quatrième loi sur la délinquance en quatre années. On voit bien que le gouvernement se livre à une stratégie de communication sur des thèmes qu’il pense électoralement porteur. C’est une loi de régression sociale dont les visées sont d’instituer un nouvel ordre social fondé sur la répression et le contrôle des individus. Les fausses solutions d’inspiration répressives doivent être dénoncées avec vigueur. Comme souvent lorsqu’on parle de délinquance, le gouvernement joue sur les peurs en créant des amalgames.
Ce projet de loi a été adopté au Sénat. Bien entendu, les députés de gauche continueront à l’Assemblée Nationale à se battre pour lutter contre l’adoption de cette loi. Une nouvelle politique sera entreprise dès que les échéances électorales permettront une politique répondant réellement aux problèmes que rencontre notre société.
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