Question publiée au JO le : 29/01/2013 page : 952
Réponse publiée au JO le : 07/05/2013 page : 5005
Date de signalement : 23/04/2013
Texte de la questionM. Joël Giraud alerte
M. le ministre de l'éducation nationale sur le malaise professionnel et
la souffrance au travail que vivent de nombreux adjoints gestionnaires
dans les établissements publics locaux d'enseignement. Très nombreux
sont les témoignages qui relatent de la surcharge de travail dont est
victime cette catégorie de personnel. Cet accroissement de la charge de
travail des gestionnaires, encore accentué par la mise en œuvre de la
réforme du cadre budgétaire et comptable, s'opère dans un contexte de
diminution des moyens que les intendants sont les premiers à subir dans
les établissements publics locaux d'enseignement. Les gestionnaires sont
aujourd'hui face à un choix cornélien : accepter de faire des heures
supplémentaires qui ne leur sont pas payées ou hiérarchiser leurs tâches
en se limitant au temps de travail relatif à leur statut. Certaines
tâches, compte tenu du degré de responsabilité qu'elles entraînent,
restent prioritaires : sécurité, sécurité alimentaire et tenue de la
comptabilité. Malgré l'intégration officielle des adjoints gestionnaires
dans l'équipe de direction (été 2011), la reconnaissance du travail des
gestionnaires et des responsabilités qui leur incombent n'a pas été
suivie d'effets. En matière de prime de fonction et de résultat, la
cotation est restée injuste, démotivante et inadaptée au niveau de
responsabilité et de charge de travail des gestionnaires. De plus, les
gestionnaires d'établissements sont les seules catégories de personnels
des établissements publics dont le salaire reste impacté par
l'attribution d'un logement de fonction. Il paraît urgent aujourd'hui de
reconsidérer et de renforcer le positionnement des adjoints
gestionnaires au sein des équipes de direction des établissements
publics locaux d'enseignement, en leur assurant des conditions de
travail décentes et la reconnaissance du rôle primordial qui est le leur
: se situant en effet en amont et tout au long de la mission éducative
proprement dite, les conditions d'exercice de l'ensemble de la
communauté éducative en dépendent entièrement. Or l'importante charge de
travail qui incombe à la fonction d'intendance sous la pression
constante d'un environnement professionnel de plus en plus exigeant
(direction, enseignants, parents d'élèves, institution, collectivité de
rattachement, ATTEE, fournisseurs...) est assurée au prix d'un
engagement et d'une conscience professionnelle exemplaires, qui ne
suscitent pourtant que l'indifférence générale. Ce manque de
reconnaissance et de moyens pour exercer leurs fonctions impliquent que
soient rapidement prises un certain nombre de mesures propres à
améliorer de manière tangible la situation de ces cadres, dont le
travail exige de nombreuses compétences et un sens aigu des
responsabilités. Compte-tenu des multiples causes qui altèrent très
fortement leurs conditions de travail, ces mesures devraient porter en
priorité sur la détection et le traitement des situations de souffrance
au travail, la mise à disposition de moyens humains et d'outils de
travail adaptés au temps de travail légal, la reconnaissance réelle et
effective de la fonction d'intendance par l'évolution du statut et de la
rémunération, un recrutement et une formation professionnelle rénovés,
l'amélioration et la clarification des relations avec les collectivités
de rattachement. L'éducation est au cœur du projet gouvernemental et
aucun projet éducatif de qualité ne pourra se développer si toutes les
conditions ne sont pas réunies au sein des établissements publics locaux
d'enseignement. La gestion sereine de ces établissements est un
préalable essentiel. C'est pourquoi il espère que, dans le vaste
chantier que représente l'éducation nationale aujourd'hui, le
Gouvernement sera attentif à toutes les catégories de personnel. Il
souhaiterait connaître le point de vue du Gouvernement sur les
possibilités de valorisation du travail des adjoints gestionnaires des
établissements locaux d'éducation.
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Texte de la réponseLa mission de
gestionnaire est essentielle au bon fonctionnement des établissements
scolaires et au développement de projets d'établissement de qualité.
C'est pourquoi le ministère de l'éducation nationale a régulièrement
revalorisé cette fonction. Ainsi, les adjoints gestionnaires ont été
reconnus en qualité de membres de l'équipe de direction en 2011.
L'article R.421-13 du code de l'éducation, modifié par le décret n°
2011-1716 du 1er décembre 2011, prévoit en effet que dans ses fonctions
de gestion matérielle, financière et administrative, le chef
d'établissement est secondé par un adjoint gestionnaire, membre de
l'équipe de direction. Concernant la prime de fonction et de résultat
(PFR), il convient de rappeler qu'avant l'instauration de cette prime,
les gestionnaires ne percevaient que l'indemnité de gestion et ne
pouvaient percevoir l'indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires
dont le cumul est interdit avec un logement de fonction. Depuis la mise
en place de la PFR en 2009, ils perçoiventt désormais une part
Fonctions (modulée par un coefficient de 0 à 3) et une part Résultats
calculée selon les mêmes modalités que tous les agents (modulée par un
coefficient de 1 à 6). A cet effet, les services académiques ont
entrepris un travail de cotation des fonctions exercées, qui tient
compte des charges et sujétions des différents postes de travail. Le
régime indemnitaire des adjoints gestionnaires en établissements publics
locaux d'enseignement (EPLE) s'est donc nettement amélioré. Enfin, le
décret n° 2011-1317 du 17 octobre 2011 a créé un corps interministériel à
gestion ministérielle (CIGEM) des attachés d'administration de l'Etat
(AAE), dans lequel il est prévu d'intégrer les corps d'attachés
existants. Un décret en Conseil d'Etat, en cours d'élaboration à cette
fin, devrait entrer en vigueur prochainement. Le ministère étudie
actuellement l'adhésion à ce nouveau statut, qui prévoit la création du
grade d'attaché hors classe. Ce grade, par l'incitation qu'il crée à la
mobilité et à la prise de responsabilités élevées, constitue un
instrument de reconnaissance des parcours professionnels.
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